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Alternative populaire contre le régime sarkozyste !

novembre 2010

D ans le dernier numéro d’Intervention
communiste (IC
n°100), nous évoquions un
pouvoir sarkozyste isolé, à travers ses
nombreuses dérives monarchiques et
répressives qui creusent chaque fois un
peu plus le fossé entre le peuple et
« sa » représentation nationale. L’actualité
des dernières semaines ne fait
que confirmer la profonde crise de régime
dans laquelle le pouvoir actuel a
enfoncé notre pays.

Aucun secteur du vernis démocratique
dont s’est couvert le système capitaliste
pour subsister n’est désormais épargné
 :

Débat parlementaire
bâillonné

Sarkozy veut faire passer sa réforme
avant les vacances de Toussaint :
même les palabres de députés et sénateurs
dans des Chambres parlementaires
pourtant acquises à sa cause sont
brutalement stoppées, par des coups
de force retirant aux élus de l’opposition
leur droit d’expression
(interdiction de prise de parole par B.
Accoyer, Président de l’Assemblée ;
puis procédure de « vote bloqué »
coupant court à l’étude des amendements,
au Sénat).

Hortefeux, Woerth, des
ministres à scandales…

Un ministre au racisme avéré, mais qui
n’est nullement poussé à démissionner ;
voilà ce qu’est Brice Hortefeux, Ministre
de l’Intérieur, condamné en juin à
750 euros d’amende pour propos racistes,
puis en septembre pour une circulaire
demandant le démantèlement des
camps illégaux Roms, texte illégal
puisque la Constitution française interdit
toute référence à l’ethnie ou à la
religion des individus. Un ministre
soupçonné de "trafic d’influence" et de
"financement illicite de parti politique"
(affaire Bettencourt), voilà ce
qu’est Eric Woerth, Ministre du Travail
maintenu à son poste pour y accomplir
sa sale besogne de mise à mort du système
des retraites par répartition.

Justice aux ordres

Le procureur Courroye, proche de
Nicolas Sarkozy, a longtemps refusé
de transmettre l’enquête sur l’affaire
Bettencourt-Woerth à un juge d’instruction
indépendant. Michèle Alliot-
Marie, ministre de la Justice, est restée
muette. Le samedi 23 octobre, le
procureur général de Versailles, Philippe
Ingall-Montagnier, a souhaité le
"dépaysement" (transmission de l’enquête
à d’autres magistrats). Coup de
force judiciaire, contre la juge d’instruction
qui enquête, de son côté, sur
cette affaire. Gagner du temps pour
mettre un couvercle sur le scandale…

Presse sous haute
surveillance, journalistes
matraqués

Des journalistes du Monde, qui
avaient révélé dans un article la
grande proximité et les échanges de
services entre l’entourage
de Liliane Bettencourt et
de Nicolas Sarkozy, ainsi
qu’avec le procureur Courroye,
ont découvert que ce
dernier avait fait rechercher
leurs communications
téléphoniques pour
connaître leurs sources. Le
Monde a porté plainte…
D’autres journalistes n’ont
pas été épargnés par les
matraques de CRS : ils ont
beau être à Paris-Match,
au Parisien, à TF1, ils
n’ont plus la garantie de
pouvoir « couvrir » le
mouvement social sans risquer de
prendre des coups. Ajoutons le
« cambriolage » des journalistes du
Monde et de Libération - on ne leur a
pris que leur ordinateur-….

Terreur policière et
administrative

La répression policière a franchi un
nouveau pallier, avec « l’innovation »
qui consiste à garder à vue en plein air
des manifestants, comme l’ont douloureusement
expérimenté le 21 octobre
les jeunes lycéens et étudiants de la
place Bellecour à Lyon (voir notre
article sur la jeunesse page 2).
Autre nouveauté : la réquisition pour
supprimer de fait le droit de grève. Un
arrêté préfectoral réquisitionnant les
travailleurs de la raffinerie de Grandpuits,
menaçait de 5 ans d’emprisonnement
les travailleurs qui désobéiraient ;
le Tribunal l’a suspendu, estimant qu’il
portait « une atteinte grave et manifestement
illégale au droit de grève ».

« Manifestement illégal », c’est ce
qu’est devenu, aux yeux du peuple, le
gouvernement Sarkozy/Fillon. Mobilisations
de masse, sondages, décisions
de justice, pétitions de réseaux citoyens
et même commentaires de certains médias
bourgeois, traduisent le degré d’illégitimité
absolue où est arrivé le pouvoir
actuel.

Mais quelle perspective
donner à ce rejet
populaire ?

Déjà le Parti socialiste, fortement appuyé
par les médias dominants, n’offre
que l’horizon de l’alternance en 2012.

Or il suffit d’écouter ses dirigeants de
2010 pour comprendre que les basses
oeuvres étant accomplies sous Sarkozy,
elles ne seront pas véritablement annulées
(voir article à ce sujet page 3). Les
millions de manifestants et de grévistes
qui se sont battus pour sauver le droit à
la retraite à 60 ans, ne devront pas être,
une fois encore, volés de leur juste
combat par une politique de droite opérée
sous le masque du sociallibéralisme.

Les forces de gauche antilibérales
ne seront pas crédibles en tant
qu’alternative, tant qu’elles ne relieront
pas la juste dénonciation de Sarkozy à
la dénonciation de la politique prônée
et pratiquée ( dans le passé et aujourd-
’hui) par le PS.

C’est là la condition
du rassemblement possible des antilibéraux
et des anti-capitalistes pour
construire une alternative immédiate
au pouvoir de Sarkozy.