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90ème anniversaire du Congrès de Tours

novembre 2010

L’URCF commémore le
Congrès de Tours au cours
duquel naquit le Parti communiste
en France
, en rappelant
comment, avec
l’aide de Lénine et de l’Internationale
Communiste,
ce parti, encore à ses débuts
social-démocrate de
gauche, devint un parti
dans lequel des milliers
d’ouvriers apprirent à affronter
la bourgeoisie et à
devenir des révolutionnaires,
et à qui l’on doit les
grands acquis du vingtième
siècle, aujourd’hui
en voie de liquidation.

La construction d’un parti
révolutionnaire dans un
pays comme la France
nécessitait une lutte acharnée
contre l’opportunisme qui régnait
dans le mouvement ouvrier.

Dans Notes d’un publiciste,
Lénine mesurait la tâche
immense qui incomberait aux
communistes français pour faire
naître un parti réellement communiste :
« La transformation
d’un parti européen de type ancien,
parlementaire, réformiste
dans les faits et à peine teinté de
couleur révolutionnaire, en parti
de type nouveau, réellement
révolutionnaire, est une chose
extrêmement ardue. L’exemple
de la France est sans doute celui
qui montre le plus nettement
cette difficulté
 ». La richesse du
mouvement spontané de la
classe ouvrière et ses traditions
révolutionnaires (1848, 1871...),
déjà soulignées par Marx et Engels
à leur époque, étaient des
données essentielles sur lesquelles
Lénine voyait un moyen de
s’appuyer pour gagner l’influence
sur les masses.

La rupture
avec l’héritage parlementariste,
opportuniste, légaliste... du
vieux parti (SFIO), qu’imposait
l’application des 21 conditions
de l’Internationale Communiste,
était cependant particulièrement
difficile.

Les liens avec les travailleurs
syndiqués étaient faibles,
l’organisation du nouveau
parti était encore basée sur les
circonscriptions électorales et la
pluralité des tendances régnait
encore. Il apparaissait aussi
qu’un certain nombre de dirigeants
avaient suivi la majorité à
Tours dans le but de garder le
contrôle sur le Parti et de le
maintenir sur des positions réformistes.

Au cours d’une de ses premières
batailles, celle de la solidarité
avec la Russie soviétique et la
lutte contre l’intervention impérialiste
contre le nouvel État des
ouvriers et paysans, le Parti suscita
la sympathie de nombreux
travailleurs et un certain nombre
de dirigeants émergèrent.

Lénine rencontra des dirigeants
de la CGTU comme Sémard et
Monmousseau qui allaient jouer
un rôle essentiel dans la bolchévisation
du PCF et l’élargissement
de ses liens avec la classe
ouvrière.

L’obstruction de la direction
pour appliquer le Front unique
anticapitaliste, le rejet par Frossard
(alors Secrétaire Général) et
la tendance opportuniste, des
recommandations de l’Internationale
Communiste en matière
d’organisation, amenèrent l’IC,
lors de son IVème Congrès
(1922), à créer une commission
chargée de la question française,
à laquelle Lénine participa. Fut
décidée l’exclusion d’un certain
nombre de journalistes bourgeois
et l’interdiction de l’affiliation
des membres du Parti à la
franc-maçonnerie, où la solidarité
entre exploiteurs et exploités
prenait le pas sur la lutte des
classes antagonistes. Frossard
démissionna peu de temps après,
et on le retrouva sous l’occupation
aux côtés de Pétain.

Lénine et l’IC critiquèrent aussi
sévèrement la sous-estimation de
la défense des peuples coloniaux,
enjoignant le Parti de
reconnaître leur droit à l’autodétermination
ou à l’indépendance.

Pourtant, ce ne fut qu’en 1925
que le Parti rejeta comme erronée
la subordination de la libération
des peuples opprimés par
l’impérialisme à la victoire de la
révolution dans les
“métropoles”.

Les tendances opportunistes
resurgirent cependant tout au
long de l’histoire du PCF, même
lors de ses heures les plus glorieuses.
La contribution de Lénine
fut déterminante pour empêcher
le réformisme de l’emporter.

L’ignorance et l’abandon
du léninisme, traduite par la
politique d’alliance au sommet
avec la social-démocratie, après
le 20ème Congrès du PCUS en
1956, transformèrent le PCF en
formation social-réformiste intégrée
à la gestion du capitalisme
et à la construction impérialiste
de l’Union Européenne.

Les
communistes révolutionnaires
doivent suivre la voie de la bolchévisation
en maintenant fermement
les principes du marxisme-
léninisme.