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Algérie, Tunisie, solidarité !

vendredi 14 janvier 2011

NON À LA RÉPRESSION ARMÉE !

SOLIDARITÉ AVEC LES PEUPLES

D’ALGÉRIE ET DE TUNISIE !

Déclaration de l’Union des Révolutionnaires Communistes de France (URCF)

La colère et la révolte populaires submergent le Maghreb.

L’augmentation des prix du pain, du lait, de la semoule et autres produits de consommation quotidienne, l’absence d’emplois qualifiés pour les diplômés, le chômage massif, sont la traduction du mal-vivre de la majorité de la population d’Algérie et de Tunisie. La jeunesse peut décliner « no Future ! ».

Ces deux pays sont des États capitalistes dépendants des grandes puissances impérialistes et sont passés sous les fourches caudines du Fonds monétaire International (FMI), de la Banque mondiale et de l’UE pour mettre en œuvre les « ajustements structurels » nécessaires aux profits du capital financier international.

Cela a aggravé la misère, paupérisé les travailleurs, la petite paysannerie, mais aussi certains éléments des couches moyennes. En Algérie, on est loin de la politique de Houari Boumediene, fondée sur la réforme agraire, le début d’industrialisation, la planification et la souveraineté nationale. En Tunisie, deux présidents seulement depuis l’indépendance, qui ont toujours été les relais de la domination impérialiste, Bourguiba comme Ben Ali.

Conséquence de la mainmise impérialiste sur ces deux pays, est apparue une bourgeoisie affairiste, vendue au capital financier international.

Des pratiques comme le népotisme, les dérives mafieuses, l’enrichissement de la famille Trabelsi (belle famille de Ben Ali), au détriment des intérêts et besoins populaires, engendrent des dictatures policières prêtes à tout pour sauver les privilèges d’une minorité d’accapareurs.

La révolte vient de loin

Depuis de longues années, la colère couve dans ces pays devant les injustices quotidiennes.

En Algérie, la jeunesse s’est soulevée spontanément sous formes d’émeutes traduisant le désespoir face au chômage, au manque d’alternative démocratique et populaire, et à la vie chère.

En Tunisie, le suicide d’un jeune vendeur à la sauvette, Mohamed Bouazizi, suite à la confiscation de sa marchandise par la police, a fait descendre la population par dizaines de milliers dans les rues ; tout le pays s’embrase, y compris maintenant Tunis. Le régime de Ben Ali a prouvé qu’il ne pouvait tolérer des manifestations politiques pacifiques et la critique ouverte du pouvoir. Confronté aux revendications sociales, économiques vitales en Algérie et Tunisie, le pouvoir a répondu par la violence armée et les assassinats : plus de 50 morts en Tunisie, 5 en Algérie et de nombreux blessés et traumatisés.

En Tunisie, le mouvement populaire a remporté une première victoire : le départ du dictateur Ben Ali. Son régime était aux abois, comme en témoignent le limogeage du ministre de l’Intérieur, l’annonce de la libération des manifestants arrêtés et dans le même temps, l’arrestation du camarade Hammami, dirigeant du Parti Communiste ouvrier de Tunisie (PCOT), qui vient d’appeler à un front uni de l’opposition et à un gouvernement de salut public, et dont le mouvement populaire a permis la libération.

Solidarité active avec les peuples frères

Nous ne pouvons ignorer que beaucoup de difficultés actuelles ont leurs racines dans la politique colonialiste et néocolonialiste de la France. La solidarité de la classe ouvrière française, des travailleurs et des démocrates de France vis-à-vis des peuples frères de Tunisie et d’Algérie, doit s’exprimer en condamnant la complicité du pouvoir de Sarkozy avec le régime criminel de Ben Ali, complicité que révèlent en particulier les propos scandaleux d’Alliot-Marie proposant «  le savoir-faire de la police française pour le maintien de l’ordre » : de tels propos encouragent la violence antipopulaire.

L’URCF, appelle

• à soutenir et populariser le juste combat social et démocratique des travailleurs et de la jeunesse de Tunisie et d’Algérie

• après le départ du Président Ben Ali, à redoubler de vigilance face aux manœuvres qui visent à prolonger le régime dictatorial en Tunisie.

Halte à la répression armée !
Halte aux assassinats !

Libération de tous les manifestants emprisonnés !

Solidarité avec les forces démocratiques et la jeunesse d’Algérie et de Tunisie !

Pour une Algérie et une Tunisie souveraines, démocratiques, libres !

Union des Révolutionnaires-Communistes de France (URCF), le 14 janvier 2011.