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La CES : Machine d’accompagnement du Capital

janvier 2011

Depuis sa création en 1973, la
Confédération Européenne
des Syndicats (CES) regroupe
les organisations syndicales
d’Europe dont, pour la France,
la CGT, la CFDT, la CFTC et FO.
Rappelons que des premières
tentatives de division de la
FSM donneront naissance, par
exemple à FO, en 1947. Ces
scissions ont été fomentées
par la CIA via le canal des organisations
nord-américaines
AFL-CIO. Le but étant de détruire
les syndicats « rouges »
en Europe.

En 1994, la CGT critique la FSM
pou préparer sa rupture : « Avec la
réintroduction de la référence au
syndicalisme de classe dans les statuts
de la FSM (cette référence avait
été supprimée sous l’influence de la
perestroïka gorbatchévienne), un
recul important a été opéré au moment
où, plus que jamais, nous avons
besoin d’un débat ouvert, sans a
priori, pour défricher les voies nouvelles
du syndicalisme international.
 » (déclaration d’Alphonse Véronèse
au congrès de la FSM de novembre
1994). La CGT a quitté la
FSM pour intégrer la CES, en 1999,
à l’issu de son 46ème Congrès.

Cette adhésion arrive au terme d’un
long processus, engagé depuis 1970,
au cours duquel le courant réformiste,
avec l’aide des bureaucrates
en place, s’accaparait patiemment
mais sûrement l’appareil confédéral
et ses principaux rouages. Ainsi, le
15 mars 1995, Louis Viannet, Secrétaire
Général de la CGT, adresse un
ultime courrier à Emilio Gabaglio,
Secrétaire Général de la CES pour
renouveler la demande d’adhésion de
la CGT à la CES : « Depuis 1973,
nous avons réaffirmé, notre volonté
de coopération active avec l’ensemble
du mouvement syndical européen,
pour oeuvrer à la construction
d’une Europe pacifique, démocratique…

 ». Désormais, la CGT inscrivait
son action dans le cadre de l’Union
européenne, cadre qu’elle
considérait comme légitime.

Ainsi donc, la CGT, principale organisation
de France, intègre officiellement
le syndicalisme d’accompagnement
du Capital et devient la courroie
de transmission des directives de
la CES, rouage indispensable de
l’Union européenne pour la liquidation
brutale de tous les acquis de
l’après-guerre.

La CES appendice de
la Commission de
Bruxelles

Depuis sa fondation jusqu’à ce jour,
de la Communauté Économique Européenne
(CEE) à l’Union Européenne
(UE), la CES a joué son rôle
de syndicat de collaboration et d’accompagnement
des politiques libérales
au service de la classe capitaliste.

Son crédo « l’Europe sociale » s’est
vite avéré comme une abjecte tromperie,
puisque très vite, la CES s’est
prononcée pour une politique de
relance salariale mais « sans que
cela nuise aux entreprises ». Avec
l’aggravation de la crise capitaliste
qui pousse ses fauteurs à accélérer
leurs contre-réformes scélérates
contre les travailleurs et les masses
laborieuses, la CES
reconnaît et appuie les
politiques d’austérité et
accepte le principe de
« la flexibilité du travail
 », une devise si
chère à Jacques Delors,
un des ténors du PS
alors président de la
Commission européenne.

Ainsi, en 1996, la CES
signait-elle avec le
patronat européen un document qui
constitue un véritable programme
commun de collaboration Capital-
Travail » : austérité, déréglementation,
flexibilité, privatisations, formation
professionnelle toujours plus
instrumentalisée par le patronat, etc.

Ce programme est très largement
repris et défendu en France par « le
syndicalisme rassemblé » si cher à
François Chérèque de la CFDT, et à
son acolyte de la CGT, Bernard
Thibault.

Alors que l’Euro avait été institué
pour créer une monnaie stable et
créatrice d’emplois et de marché, la
réalité nous montre que c’est un instrument
d’inflation et de crise permanente.

Cela n’empêche pas la CES de
déclarer que la sortie de l’Euro serait
dangereuse pour l’Europe.

Depuis, l’activité de la CES consiste
à accompagner les sommets des
chefs d’États européens par des euromanifestations
régulées aux slogans
trompeurs quand elle ne décrète pas
des rassemblements exutoires autour
de quelques mots d’ordre inconsistants
et mensongers : « pour une
autre réforme des retraites », « pour
un travail décent », etc.

La CES reste l’arme
au pied dans les
grands conflits qui
embrasent l’UE

Plus édifiant encore, alors que les
affrontements de classe ébranlent ces
temps-ci de nombreux pays de l’UE
comme la Grèce, la France, l’Italie,
l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre
et l’Irlande, où les populations abîmées
par la crise capitaliste dénoncent
les contre-réformes sur les retraites
et les plans de rigueur imposés
par la Commission européenne et
le FMI, la CES joue son rôle de sapeur
des luttes. En guise d’expression,
elle s’est pitoyablement fendue
d’un appel frileux pour un rassemblement
à Bruxelles, au mois de novembre,
« contre l’austérité… ». Un
appel qui s’est soldé par un flop historique.

Il n’y a rien de surprenant dans cet
échec pathétique. Depuis sa création,
la CES n’a obtenu aucun succès
contre le patronat. Bien au contraire,
ses dirigeants ont été des suppôts
loyaux dans les mises en oeuvre de
toutes les contre-réformes économiques
et sociales décidées par la Table
Ronde des Industriels Européens et
impulsées sous forme d’injonctions
par la Commission de Bruxelles.

Leurs affidés nationaux du syndicalisme
rassemblé ont agi en supplétifs
fidèles pour encadrer, orienter et
dévoyer les luttes. Ainsi, la CES joue
un rôle déterminant dans les échecs
accumulés par les travailleurs d’Europe.

Elle participe depuis toujours à
la liquidation du syndicalisme de
lutte de classe par la mise en cause
permanente de l’indépendance des
organisations syndicales nationales.

Elle contribue activement à l’assujettissement
de leurs dirigeants bureaucrates
aux États capitalistes.

L’URCF appelle les travailleurs à
dénoncer la CES comme un rouage
de l’Union Européenne capitaliste et
un appendice de la Commission de
Bruxelles. L’URCF appelle les militants
révolutionnaires et les syndicalistes
opposés aux orientations réformistes
des bureaucrates syndicaux à
exiger le retour de la CGT, massivement,
dans les rangs de la Fédération
Syndicale Mondiale (FSM).