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Non à la conquête coloniale de la Libye !

mardi 30 août 2011

Les évènements qui se déroulent en Libye sont extrêmement graves et préoccupants. Un pays indépendant, membre de l’ONU, vient d’être l’objet d’une agression barbare et criminelle parce que son gouvernement n’avait pas l’aval des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Union Européenne et des autres principales puissances impérialistes organisées militairement dans l’OTAN.

Il est en effet aujourd’hui prouvé, que, comme hier pour l’Irak, c’est sur la base d’informations mensongères éhontées que l’OTAN a obtenu une « autorisation » de « protéger » la population libyenne contre son gouvernement de la part de l’ONU en contrôlant son espace aérien.

Depuis mars en réalité, l’OTAN, et en particulier de manière frénétique le gouvernement français, a soutenu une insurrection d’éléments réactionnaires, nostalgiques de la Monarchie pourrie renversée en 1969, membres de Al Queeda et éléments corrompus ayant navigué dans les allées du pouvoir du Colonel Kadhafi, prêts à se vendre pour une poignée de lentilles.

Ces éléments réglant leur compte entre eux et faisant subir la terreur sur la population dans les régions qu’ils contrôlaient, révélant leur incapacité tant politique que militaire, l’OTAN a procédé à des bombardements intensifs contre Tripoli et d’autres villes, provoquant des milliers de victimes. Puis au mépris des règles internationales les plus élémentaires, les bombardements ont eu pour objectif avoué d’assassiner Kadhafi et sa famille. L’URCF a condamné en son temps la résolution du Conseil de Sécurité.

Mais force est de constater que celle-ci a été elle-même piétinée par Obama, Sarkozy, Cameron, Berlusconi et consort : l’OTAN a livré des armes au soi-disant CNT, avant d’intervenir militairement au sol depuis une semaine. Ce sont les SAS britanniques (commandos spéciaux), des bandes de mercenaires débarqués des navires et encadrés par la CIA, protégés par l’aviation française qui ont pris Tripoli et tentent de quadriller le pays aujourd’hui. L’objectif, depuis le début, c’est la main mise sur le pétrole libyen et sur l’or. L’impérialisme italien espère bien récupérer ses positions (déclaration du ministre italien des affaires étrangères) et déjà sa compagnie pétrolière est sur les rangs. Mais ces « alliés » n’ont visiblement pas l’intention de laisser leur part du butin.

Nous avons affaire à un nouvel épisode de la reconquête coloniale sous couvert de renverser une dictature. En 1935 Mussolini, pour justifier l’agression contre l’Ethiopie, prétendait vouloir renverser « l’empereur esclavagiste » Aïlé Sélassié. Aujourd’hui c’est le renversement du « dictateur Kadhafi » qui est le prétexte, tandis que le danger d’une intervention en Syrie pèse.

Au moment où l’Assemblée Générale de l’ONU va être amenée à se prononcer sur la reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, où les régimes compradors corrompus de Moumbarak en Égypte et de Ben Ali en Tunisie ont été ébranlés en profondeur, l’impérialisme tente de reprendre le contrôle de la situation. Exacerbant leurs propres contradictions, couvrant aussi bien les crimes israéliens en Palestine que le refus du gouvernement sioniste d’appliquer les décisions de la communauté internationale, apportant leur appui aux régimes réactionnaires de Bahreïn, du Yemen, de Jordanie et des monarchies du Golfe, les Etats impérialistes finissent de mettre en pièce les règles régissant les relations internationales depuis la victoire contre le fascisme de 1945. C’est une des conséquences de la défaite du socialisme en URSS il y a vingt ans.

Il est plus que jamais nécessaire que se développe en France et dans le monde, un large rassemblement contre le militarisme et la guerre impérialiste qui menace la Paix. Ce rassemblement doit plus que jamais se faire sur la base de la reconnaissance de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains, et en dénonçant la cause fondamentale de la tendance vers la guerre : le système impérialiste prédateur des richesses de la planète et du travail des hommes.

Il faut mobiliser pour le désarmement, contre l’existence de l’arme nucléaire, des armes chimiques et bactériologiques, pour le démantèlement des organisations militaires, en particulier l’OTAN et l’Alliance Atlantique, dont le retrait de la France doit être au centre de toute proposition crédible d’alternative politique en même temps que celui de l’UE. Seul le socialisme pourra écarter la guerre comme danger pour l’humanité, mais en même temps, la lutte pour la paix est un élément fondamental pour aiguiser la conscience de cette nécessité et pour mettre le système en accusation.

L’URCF témoigne de sa sympathie à Thierry Meyssan et à ses collaborateurs, aux journalistes de Télésur et à la journaliste britannique Lizzi Phelan désignés, par des « journalistes »-espions aux mercenaires pour être abattus lors de l’invasion de Tripoli, et sauvés grâce à la Croix-Rouge.

L’URCF appelle les travailleurs, les démocrates, à participer à toutes les initiatives à venir, pour condamner l’agression et les crimes contre l’humanité commis en Libye par l’OTAN et la poursuite de la guerre contre l’Afghanistan en ciblant particulièrement le gouvernement Sarkozy.

L’URCF appelle les organisations communistes en France à se concerter pour prendre des initiatives communes pour le court et le long terme et souhaite qu’il en soit de même au niveau du mouvement communiste international.

A bas l’OTAN et l’Alliance atlantique !

Non à la dictature impérialiste et la reconquête coloniale !

Non au diktat de la France, de la Grande-Bretagne et des USA au conseil de sécurité de l’ONU !

Vive la lutte des peuples pour le pain, la paix et la liberté contre l’impérialisme !

Paris le 29/08/2011
L’URCF