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Pas de combat contre l’Union Européenne sans lutte contre le capitalisme

lundi 9 avril 2012

Qui mieux que nos camarades
grecs du KKE
peut faire la démonstration
des effets catastrophiques,
pour les travailleurs
et la jeunesse de Grèce, de l’entrée
de leur pays dans l’UE ?

Comme le fait l’URCF pour la
France, le KKE rappelle la responsabilité
première de la classe
au pouvoir, la classe capitaliste,
représentée alternativement par
des gouvernements « de droite »
et « de gauche », dans la mise
en place de plans d’austérité
criminels pour une part croissante
de la population. C’est ce
que l’on peut lire dans la lettre
adressée par le KKE au Parti de
la Gauche européenne (dont le
Front de gauche est la branche
française), sous le titre évocateur
 : « Les larmes de crocodile
sur la Grèce, cela suffit ! » - texte
intégral à lire ICI -.

L’URCF
ne peut que souscrire à ces critiques,
confirmées par la lecture
des nouveaux Traités européens
adoptés récemment par les dirigeants
des États européens, et
ratifiés par le parlement français
le 21 février 2012, avec la
« bienveillante » abstention des
députés du PS.

Le MES (« Mécanisme européen
de stabilité ») n’est rien
d’autre qu’une structure de plus
au service de l’oligarchie financière
 : censée assurer la « gestion
des crises financières de la zone
euro », cette société anonyme
(composée d’actionnaires, donc),
échappant à tout contrôle parlementaire
et dirigée par un
« conseil des gouverneurs » (les
ministres des finances des 17
pays membres), pourra lever des
fonds sur les marchés pour
« aider des pays qui rencontreraient
des difficultés » (sic !).
Mais bien sûr, cette aide sera
conditionnée à l’acceptation de
la « règle d’or » du « Pacte de
stabilité », c’est-à-dire à la mise
en place de nouveaux plans
d’austérité au nom de la
« réduction des déficits publics
 ».

Dans la continuité des Traités
de Maastricht et de Lisbonne, le
MES, comme nouvel outil de la
politique dictatoriale du capitalisme
européen, rend encore
plus illusoire les velléités réformistes
de ceux qui veulent une
« autre Europe ».

Il nous faut sans faiblir dénoncer
l’UE comme machine de
guerre contre le niveau de vie et
les libertés des peuples, en montrant
le caractère de classe des
décisions prises au sein de ses
instances : son caractère belliciste
(Yougoslavie, Afghanistan,
Libye), antisocial (chômage et
précarité endémiques, liquidation
des conquêtes sociales du
XXème siècle, allongement de la
durée du travail et de carrière,
délocalisations, restrictions drastiques
de dépenses publiques,
baisse du pouvoir d’achat, etc.)
et antidémocratique doit nous
rappeler que l’UE a été construite
par et pour les monopoles,
pour élargir le marché à l’échelle
de l’Europe et du monde.

Malgré cela, le Front de gauche
prétend « possible » une « autre
Europe » dans le cadre de l’UE.
Comment ? « Par la transformation
des statuts de la Banque centrale
Européenne » en « banque
pour l’emploi et la relance » sans
toucher à la propriété capitaliste,
par « une véritable gouvernance de
la zone euro », « par une autre répartition
des richesses ».

Pour mieux faire avaliser leur
politique, les monopoles ont
besoin d’une gauche qui « 
conteste » et qui sème des
illusions à la fois sur le cadre
de l’UE et du capitalisme.
En effet subventionnés par
l’UE, le Parti de la gauche
européenne et la CES
(confédération européenne
des syndicats) ne peuvent
mener une opposition frontale et
indépendante. L’opportunisme
contemporain prend la forme
d’un « altercapitalisme » (un
autre capitalisme) fondé sur une
prétendue opposition du capitalisme
industriel et de la finance.
C’est oublier l’analyse magistrale
de Lénine sur la fusion du
capital industriel et bancaire au
stade du capitalisme de monopoles
 !

D’autres préconisent une sortie
de l’euro (toujours dans le cadre
du capitalisme), le « protectionnisme
national ou européen ».
C’est oublier les traits du capitalisme
contemporain fondé sur la
dépendance et l’interdépendance
entre les pays. On ne peut
aménager l’UE ou les États nationaux
pour faire « une autre
politique », car précisément,
pour pérenniser le capitalisme,
règne le pouvoir (la dictature de
classe) du capital financier dans
l’entreprise, l’État, les Unions
impérialistes.

Est-on pour autant impuissants
 ? Non, il faut transformer
le rejet exprimé des conséquences
de la politique européenne
lors du référendum, en stratégie
dirigée contre l’UE et ce qui
sous-tend sa politique, le système
capitaliste. Ce sont tout
d’abord les grèves massives et
continues, les actions multiformes
pour faire payer au Capital
sa crise et ses dettes (en France
les aides au Capital constituent
une large partie de la dette).
Dans les luttes émergera le
projet anticapitaliste d’autant
plus vite si nous reconstruisons
un véritable Parti communiste,
révolutionnaire, qui ne peut être
porté que par la classe ouvrière
en alliance avec les autres catégories
de travailleurs.

L’UE et le capitalisme ne sont
pas aménageables dans l’intérêt
populaire ; la rupture avec l’UE
est donc un combat vital, indissociable
de la lutte pour renverser
le capitalisme.

Le chemin révolutionnaire sera
long et difficile mais pour l’émancipation
des exploités et
opprimés, la solution c’est le
socialisme avec le pouvoir ouvrier,
l’appropriation sociale des
monopoles et banques, la planification
économique, la paix,
une démocratie supérieure, celle
du travail !