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Edito

jeudi 12 juillet 2012

OPPOSITION ANTICAPITALISTE À L’AUSTÉRITÉ !

En raison des institutions tronquées de la Vème République, le PS s’est assuré la majorité absolue des sièges à l’Assemblée. Le PS peut jouir de la plénitude du pouvoir puisqu’il détient la majorité au Sénat et dans les régions. En clair, le pouvoir de la bourgeoisie monopoliste s’appuie pleinement sur le PS pour gérer ses intérêts.

La social-démocratie arrive au pouvoir quand les partis réactionnaires ne sont plus aptes à administrer la potion capitaliste. Le Capital doit manœuvrer sur fond de colère des masses populaires et s’appuyer sur la social-démocratie apte à user de démagogie et de tromperie : « Présidence normale », « mariage homo », autant de mesures sociétales mais rien sur les urgences sociales ou transformatrices parce qu’elles toucheraient à l’existence ou aux fondamentaux du système capitaliste. En fait, le mandat principal des monopoles, confié à Hollande, est de faire accepter l’austérité dictée par l’UE sous couvert de discussions sur la relance.

L’UE : force conjuguée et coordonnée des États impérialistes.

Au sommet du 29 juin 2012, Hollande affirmait : « Je propose que soient soumises au Parlement (refus du référendum) toutes les décisions concernant l’Europe : pacte de croissance, supervision bancaire, taux sur les transactions financières, pacte budgétaire ».

Le recours au Parlement, c’est la manière politicienne pour camoufler ce fait indéniable : toutes les décisions de l’UE vont être entérinées par les deux piliers du pouvoir du Capital et de l’UE, le PS et l’UMP !

L’adoption du nouveau Traité européen le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et budgétaire) ne serait qu’une formalité, sans résistance populaire politique et syndicale tous azimuts.
Voyons les grandes lignes de ce nouveau Traité qui vise à rendre obligatoire partout les mesures d’austérité en les institutionnalisant… sous peine de sanctions ! :

- obligation d’avoir un budget en équilibre (ou en excédent)

- obligation de réduire la dette publique par le respect strict des « critères de convergences »

Les « réformes structurelles » seront placées sous le contrôle de la Commission européenne. Enfin, des amendes fixées par la Cour européenne sanctionneront les États qui ne respectent pas ce nouveau Traité.

Le TSCG vise également à renforcer la coordination des divers appareils d’État capitaliste pour toujours faire payer la crise du capitalisme et la dette des États bourgeois par les travailleurs.
Nous avons là une nouvelle étape dans la stratégie des bourgeoisies monopolistes de chaque pays pour liquider la souveraineté économique et l’indépendance nationale au nom de la recherche du profit maximum. Ces abandons ne signifient nullement que la bourgeoisie en serait victime ; au contraire, l’UE est le moyen et le terrain le plus approprié pour réaliser le profit maximum. L’intérêt capitaliste prime sur l’intérêt du pays.

Grâce à l’approche matérialiste et de classe des phénomènes sociaux, nous devons mesurer les dangers engendrés par les solutions opportunistes :

- a/ celle de « l’Europe autrement » dans le cadre de l’UE, qui ignore la portée impérialiste de la construction européenne et la domination totale des multinationales

- b/ celle « souverainiste » qui considère possible, dans le cadre du capitalisme contemporain, le retour à une France indépendante (mais alors quelle classe dirige ?).

La voie révolutionnaire est celle de la lutte indissociable contre l’Union impérialiste et pour le renversement du capitalisme par l’instauration du socialisme. Seuls le socialisme et la solidarité internationaliste peuvent vaincre et disloquer l’entente internationale des exploiteurs capitalistes que constitue l’UE.

Ayrault : des mots pour camoufler les maux

Le discours de politique générale d’Ayrault s’inscrit dans la démarche stratégique de l’Union européenne : « prôner la réduction des déficits comme prioritaire » pour justifier l’austérité (même si le mot est rejeté par Ayrault, son contenu est en filigrane).

Des phrases creuses tentent de concilier le monde du travail avec les intérêts du Capital. « Je ne suis pas l’ennemi de l’argent », « j’estime les chefs d’entreprise », « changement dans la durée », « société sobre et efficace », « s’il y a une réforme bancaire, elle sera négociée avec les banquiers » !

Rien sur les salaires (la hausse du SMIC est dérisoire), rien sur les emplois à sauver, sinon Montebourg en sapeur pompier des délocalisés pour empêcher le déploiement des luttes.
Confrontés à un gouvernement social-démocrate gérant loyalement les intérêts du Capital, il faut choisir son camp !

Ni « majorité présidentielle » (PCF) ni « autonomie conquérante » (J-L. Mélenchon), phrases pour éluder la réelle abstention lors de la déclaration de confiance. Il faut forger une force d’opposition anticapitaliste au gouvernement social-démocrate et à la réaction de l’UMP aux néo-fascistes. La priorité de l’heure, ce sont les grèves et occupations pour sauver les 70 000 emplois menacés. Ce qui exige confrontation de classes et grèves, y compris générales, et pas le partenariat social dans les salons.

Pour vaincre, il faut des mots d’ordre clairs. L’URCF, bien que jugeant illusoire « l’interdiction des licenciements » en système capitaliste, sera du côté des travailleurs si c’est leur mot d’ordre. Mais alors que les monopoles comme PSA et Arcelor Mittal (75 millions pour construire une tour pour les JO de Londres) ont reçu de l’argent public et organisent la fermeture des usines, il est important, pour sauver les emplois et le tissu industriel mis à mal, d’exiger la nationalisation sans indemnité des monopoles casseurs d’emplois avec la direction aux représentants des travailleurs.

C’est là l’axe de bataille immédiat à populariser pour combattre l’UE, la social-démocratie et le Capital financier.