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EDITO

mercredi 3 septembre 2014

Hollande, Président au service des monopoles

Contre les coups de Valls et du Capital,

RÉSISTANCES !

Dans un contexte de
récession de l’économie capitaliste
française et de règne de l’austérité pour les travailleurs, le
gouvernement Valls II correspond en tous points au
« gouvernement cohérent » réclamé par le MEDEF pour appliquer intégralement et audelà le pacte de responsabilité,
allégeant de 30 milliards d’euros les cotisations dites
« patronales » d’ici 2016, faisant
baisser encore plus les impôts
des entreprises (10 milliards
d’ici 2017), réduisant de 50 milliards les dépenses pendant la
même période dans la perspective de passer sous les 3% de
déficit prescrits par l’Union
Européenne. Cette perspective,
probablement inatteignable,
n’ayant été gravée dans le marbre que pour servir de justificatif aux incessants transferts des
revenus du travail vers le Capital afin d’en élever au maximum les profits.

En même temps, le caractère
autoritaire et militariste du
pouvoir est appelé à se renforcer. Comme le gouvernement
Valls I qui a interdit des manifestations de solidarité avec le
peuple palestinien bombardé
par les israéliens, l’équipe Valls
II ne renonce pas aux ingérences de l’impérialisme français
au profit des monopoles de
l’armement, de l’Energie, de la
construction... Hollande avait
clairement reconnu avoir armé
les « rebelles » « syriens » qu’il
prétend aujourd’hui combattre
en Irak et en Syrie ( état Islamique). Rappelons que cette organisation a pour but de renverser le pouvoir légitime dirigé
par Bachar El Assad, en guerre
depuis des années contre eux.

Au Moyen-Orient comme en
Afrique, les monopoles français convoitent et disputent à
leurs concurrents les ressources en gaz, pétrole, uranium,
terres rares... Ils participent à
cette fin aux tentatives de destruction des Etats, au morcellement des peuples divisés artificiellement en communautés
sur bases confessionnelles ou
ethniques. Il ne sera pas possible aux travailleurs de France
de lutter efficacement contre la
politique du Capital s’ils ne
s’opposent pas aux guerres
impérialistes menées par leurs
exploiteurs. Il est préoccupant
que plusieurs groupes communistes ignorent de fait le stade
impérialiste du capitalisme
français et s’engagent ainsi
dans des fronts avec des mouvements qui soutiennent les
interventions de l’armée française.

Le remaniement gouvernemental, dont l’élément le plus
remarquable est le remplacement à l’Economie de Montebourg par E. Macron, ancien de
chez Rothschild, millionnaire,
social-libéral, inspirateur du
pacte de responsabilité. Cela
signifie un contrôle accru et
direct des monopoles sur la
politique intérieure du pays.

Les premières prises de parole
sont significatives : les cadeaux
aux promoteurs par la suppression de la loi déjà votée sur
l’encadrement des loyers,
pourtant bien modeste, le coup
de sonde de Macron contre les
trente-cinq heures, Rebsamen,
ministre du travail qui n’hésite
pas à jeter l’opprobre sur les
chômeurs en lançant une campagne anti-fraude, qui, pourtant, ne touche que 0,3 % des
chômeurs et moins de 100 000
euros par mois. Rappelons que
la fraude capitaliste est évaluée
à 70 milliards d’euros par an.
Pour prétendre lutter contre le
chômage, le gouvernement
persiste donc dans ce qu’il appelle « la politique de l’offre »,
qui consiste à diminuer les
« charges », taxes et contraintes
pour les entreprises afin de
renforcer leur compétitivité.
Cette politique, appliquée dans
toute l’Union Européenne, signifie une aggravation sans fin
de la concurrence et de la destruction des acquis sociaux, la
baisse des salaires des travailleurs, la fermeture d’entreprises insuffisamment « compétitives », le chômage et la précarité généralisés.

Le caractère impopulaire de la
politique de Hollande-Valls a
conduit des ministres et des
députés PS ( la Fronde) à émettre des critiques : mais non pas
sur la construction européenne
ou sur les aides au capital,
mais seulement sur la nécessité
de gestes pour les plus pauvres. Leur prétendue défense
du pouvoir d’achat, base, selon
eux de la reprise, ne doit pas
faire illusion. Dans les partis
sociaux-démocrates il y a toujours eu une division du travail
entre une droite qui se heurte
aux intérêts populaires, et une
gauche qui dénonce cette dernière, mais sans jamais rompre.
En fait, la social-démocratie
mène une stratégie des deux
fer aux feux, tout en servant les
monopoles.

Les ouvriers de PSA, de Goodyear, d’Arcelor-Mittal, que les
bureaucraties syndicales ont
entraînés dans l’acceptation
des plans de liquidation contre
de misérables compensations
financières commencent à se
rendre compte qu’ils n’ont rien
à attendre des Montebourg et
autres pompiers chargés d’éteindre les luttes. Les cheminots, qui ont mené une grève
exemplaire malgré les compromissions des directions syndicales avec la direction et le
gouvernement, comprennent
que ce sont les luttes, les grèves, en commun avec d’autres
catégories de travailleurs, qui
seules peuvent faire basculer le
rapport de forces.

L’URCF dénonce depuis toujours les illusions engendrées
par l’opportunisme et le réformisme, qu’elles soient incarnées par le Front de Gauche ou
ses composantes, l’écologie ou
les trotskistes et les bureaucraties syndicales. La construction
d’un véritable Parti Communiste et son implantation dans
les entreprises, les quartiers
populaires et les campagnes,
est plus urgente que jamais. Le
socialisme est la seule alternative au capitalisme et à la barbarie. Pour l’atteindre, les travailleurs doivent lier leurs aspirations et luttes quotidiennes à la
nécessité d’une lutte anticapitaliste qui conduira au renversement de la bourgeoisie et à
l’expropriation des monopoles
par la révolution socialiste.
Tâche historique qui nécessite
des luttes de classe contre le
capitalisme, son état et l’Union
européenne, en forgeant une
vaste alliance avec toutes les
couches sociales populaires
opprimées par le Capital.

L’URCF