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Code du Travail : les travaux pratiques déjà en chantier

vendredi 18 septembre 2015

Hollande et le PS, sous les applaudissements de la
droite, lancent une nouvelle offensive contre tous les droits
fondamentaux des travailleurs. Ils agissent en défenseurs
absolus du capital et des entreprises contre les salariés.

Le patron du Medef, Pierre Gattaz souligne : « Le gouvernement
qui règlera ce problème entrera dans l’histoire
 ».
Comme à son habitude, la CFDT a déjà fait savoir qu’elle était
d’accord pour réformer le Code du Travail.

C’est une attaque sans précédent de tous les acquis sociaux. La
destruction de la règlementation de la durée et des conditions
du travail, ainsi que d’autres dispositifs sécurisant le travail,
visent à ramener le monde du travail avant 1910 (date de la
création du Code du travail.)

Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen avaient annoncé la
couleur en juin en dénonçant le code actuel comme étant trop
lourd, trop complexe et donc inefficace.

Le but de cette réforme c’est d’augmenter l’exploitation et de
baisser les salaires indéfiniment, de détruire les conditions de
travail et la protection sociale des salariés afin d’imposer une
régression sociale en permettant aux employeurs d’imposer
leurs lois autoritairement aux salariés, dans le style
du Kurzarbeit (« travail court ») imposé aux travailleurs
allemands, soulignons que dans la commission charger
d’élaborer des propositions on trouve Andreas
Botsch, Conseiller spécial du Président, Deutscher
Gewerkschaftsbund (DGB) – Confédération allemande
des syndicats.

Le rapport suggère de réduire la place de la loi dans notre
édifice juridique social. Parmi les propositions :
« L’accord et l’intérêt collectif qu’il incarne priment sur l’intérêt
individuel concrétisé par le contrat de travail 
 », écrit Jean-Denis
Combrexelle. Dans le cas où un salarié refuserait les
conséquences de l’accord sur son contrat de travail : « les
partenaires sociaux auraient la possibilité d’exclure
l’octroi d’indemnités aux salariés susceptibles d’être
congédiés
 ».

Les travaux pratiques sont déjà en chantier comme on vient de
le voir avec l’usine SMART d’Hambach (les 39 heures payées
35) et ce qui se passe chez Amazon à l’occasion des élections
professionnelles ou à PSA Sochaux…

La direction de Smart France a consulté ses salariés
sur le pacte pour l’emploi 2020, si au final, 56,1 % du
personnel a émis un avis favorable, les ouvriers de production
ont voté à 61 % contre le projet.

Soulignant le vote des ouvriers, Bernadette Hilpert (CGT) et
Didier Getrey (CFDT) ont relevé « Aucun élément économique
ne justifie la mise en œuvre d’un tel projet. L’entreprise gagne
de l’argent, rien ne justifie que les salariés augmentent leur
temps de travail en ne gagnant pas plus d’argent.
 ». « Ce
seront ceux auxquels les plus gros sacrifices seront demandés
tant en terme d’heures que de salaires … C’est inacceptable alors que tous les voyants sont au vert.
 ».

CGT et CFDT de Smart ont annoncé la couleur : leurs
deux organisations ne signeront pas l’accord.
Annette Winkler, présidente et Joachim Betker, directeur
annoncent que le dialogue se poursuit. « …Nous sommes une
seule équipe soudée qui veut concrétiser le pacte 2020 pour
nous mettre en position de force pour de nouveaux projets.
 »

Eh oui ! Une équipe « soudée » pour verser les dividendes aux
actionnaires et les intérêts aux banques et la sueur pour les
salariés !

La direction de PSA demande aux ouvriers de
production de travailler 10 minutes de plus tous les jours,
pendant la pause casse-croûte.

Ce dispositif de Garantie Journalière de Production a été validé
par les signataires de l’accord de compétitivité d’octobre 2013 :
FO, CFTC, CFE-CGC et SIA.

Dans l’accord compétitivité on trouve également :
- le gel des salaires en 2015
- le fractionnement imposé des congés d’été, en 2015
seulement 3 semaines consécutives et la direction évoque
quinze jours de congés pour l’été prochain…

La CGT appelle l’ensemble des salariés de fabrication à se faire
entendre contre le rabotage de la pause casse-croûte.

Pas d’autre voie que la lutte !