Accueil > France > Année en cours > Que fait AIRBUS aux Etats - Unis ?

Que fait AIRBUS aux Etats - Unis ?

lundi 21 septembre 2015

L
e 14 septembre Airbus a inauguré en grande pompe sa nouvelle
usine à
Mobile dans l’Etat de l’Alabama. Son but en s’implantant aux
Etats Unis est de t
ailler des croupières à son concurrent Boeing et
prendre 50% du marché des avions vendus au lieu des 20% qu’il
détient aujourd’hui.

Le choix de Mobile et de l’Alabama ne doit rien au hasard. Etat du sud
l’Alabama s’est distingué par son refus d’accorder
les droits civiques
élémentaires aux habitants noirs. Droit de vote, discrimination dans les
transports publics, etc. Obligé par la lutte pour les droits civiques et la
législation fédérale à accorder ses droits à la population noire, il reste
dans le dom
aine social un état des plus réactionnaire.

Le gouverneur de l’Etat a décidé que les subventions publiques
accordées aux entreprises qui s’y installent ne seraient versées
que si celle-ci n’ont pas de syndicat. Airbus a touché sa
subvention

.

Le journal ‘l
es Echos’ écrit
 :
« 
le droit du travail y est
embryonnaire. L’employeur n’est même pas tenu de payer la pause-déjeuner à ses salariés. Airbus n’est pas allé jusque-là, mais il est bien
évident que l’avionneur aura bien moins de réticence à embaucher des
compagnons en Alabama qu’en France ou en Allemagne
 ». La vérité
sous la plume de journalistes au service du patronat.
Pour être complet ajoutons que le Smic de l’Alabama (chaque Etat en
décide) est un des plus faibles de tous les Etats Unis
 : 7,5 doll
ars de
l’heure.

L’Etat français est actionnaire d’Airbus avec plus de 15% du capital. Il
laisse une des entreprises ou il joue un rôle décisif s’installer dans une
ville au low cost social. Il est vrai que comme actionnaire il touchera
plus de dividendes.

Les discours sur les droits des salariés ne pèsent
pas lourd en face des profits en France comme aux USA.
Si nous ajoutons que F. Brégier, membre de la direction d’Airbus
et présent à l’inauguration de l’usine, vient d’apporter son
soutien complet à la déc
laration E. Macron qui remet en cause le
statut des fonctionnaires, la boucle est bouclée.
C’est la confirmation
 : patrons gouvernement même combat.