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Unité, combativité, anticapitalisme !
juin 2010
Une seule relance : celle du krach !
Le capitalisme connaît sa plus
grave crise depuis 1929. Certains
économistes évoquent même sa
« sénilité ». Loin de la prétendue
« moralisation » du capitalisme affichée
par Sarkozy, l’oligarchie, par
l’intermédiaire des marchés financiers,
exerce plus clairement que
jamais sa direction de l’État bourgeois,
et l’oblige à déclarer une véritable
guerre antisociale contre les
travailleurs. Il serait erroné cependant
de réduire la crise à sa seule
sphère financière. En réalité, c’est
l’ensemble des contradictions du
système qui s’aiguisent : caractère
de plus en plus collectif du travail et
appropriation de plus en plus privée
des richesses produites, crise de
surproduction. La sous–
consommation des masses (blocage
des salaires, taxes, etc.) est elle-même
source de profit maximal.
Nous sommes donc confrontés à une
crise systémique du mode de production
capitaliste. La globalisation
accélère « l’exportation » des
fléaux qui touchent aussi bien les
citadelles impérialistes (États-Unis,
UE, Japon) que les pays dominés ou
néo-colonisés. Après l’Asie, la Russie,
l’Argentine, à la fin des années
90, l’aristocratie financière s’attaque
à l’euro et aux États du sud européen,
dont les gouvernants politiques
sociaux-démocrates ou conservateurs
vantaient la « solidité de la
monnaie unique ». Aujourd’hui, en
raison de la gabegie de la classe
dirigeante, du pillage par les banques
allemandes et françaises, ces
mêmes États baptisés de manière
raciste de « PIGS » (cochons) - Portugal,
Ireland, Greece, Spain - sont
clairement en voie de ruine et de
totale dépendance par les diktats du
directoire de l’UE et du FMI. La
Grèce, dotée d’un parti communiste
de masse, marxiste-léniniste (le
KKE), concentre l’ensemble des
contradictions internes et externes,
et constitue le maillon faible sur la
chaîne de l’UE. La socialdémocratie
(Pasok), trahissant une
fois de plus, applique le programme
de ses maîtres impérialistes : généralisation
de la paupérisation, gel
des retraites, coupes drastiques dans
les dépenses publiques.
L’URCF exprime sa solidarité
internationaliste de classe avec la
résistance remarquable du peuple
frère de Grèce, son admiration pour
les forces révolutionnaires de
PAME et du KKE. Dans toute l’UE
et sur les autres continents, la bourgeoisie
monopoliste accélère les
mesures pour faire payer la crise du
capitalisme par ses victimes, les
travailleurs.
Profits capitalistes = Appauvrissement croissant
Les conséquences sociales sont
dramatiques, accentuant la polarisation
sociale entre l’oligarchie qui
s’enrichit toujours plus et la masse
des travailleurs frappés par l’austérité.
La présidence de Sarkozy se
rythme par les restructurations, délocalisations,
fermetures d’entreprises,
licenciements, attaque générale
contre la retraite à 60 ans. La dette
de la France, provoquée par les centaines
de milliards engloutis dans
les « aides publiques au capital » se
monte à 26 000 euros par habitant
(nourrissons compris). Les conservateurs
et le PS nous ont rebattu les
oreilles « sur les aides et investissements
qui créeraient les emplois de
demain ». La réalité est là : 81 %
des investissements industriels se
font dans les pays où le prix de la
force de travail est le plus bas possible,
160 000 emplois industriels ont
été supprimés en 2009, auxquels
s’ajoutent 720 000 autres dans les
autres secteurs d’activité. La France
est un pays de bas salaires et pensions,
1 travailleur sur 5 est payé au
SMIC, 8 millions de pauvres vivent
avec moins de 900 euros mensuels.
Les capitaux dégagés par les aides
publiques se rajoutent à la masse de
capitaux spéculatifs pour dégager le
profit maximal immédiat. Le capital
financier conduit les travailleurs et
le pays à la ruine et à la catastrophe
économique. La tâche historique de
la classe ouvrière et des travailleurs
est de chasser du pouvoir la bourgeoisie,
de renverser le capitalisme ;
il n’y a pas d’autre issue populaire
durable. Comment un tel système
d’exploitation pourrissant peut-il
encore conserver un certain consensus
? Il y a tout d’abord la toute
puissance de l’État des monopoles
qui, au moyen des lois coercitives et
de la mainmise idéologique sur les
médias, va chaque jour tenter de
« dé-conscientiser » les travailleurs,
en prônant l’individualisme à la
place du combat collectif de classe,
et en réprimant les ouvriers en lutte.
Pas de lutte anticapitaliste sans lutte contre l’opportunisme
Lénine a toujours rappelé qu’il n’y
a pas de véritable combat contre
l’impérialisme sans lutte résolue
contre l’opportunisme.
De grandes batailles se profilent
contre la politique de Sarkozy, de
l’UE et du capital. L’enjeu immédiat
est de faire payer sa crise à l’oligarchie
financière. Il faut donc, pour
être efficaces, lutter contre l’opportunisme
et le réformisme contemporains,
parce que ce sont les « chiens
de garde » de la domination capitaliste.
Pour le réformisme, la crise
« uniquement financière » est la
marque des « excès de la finance » ;
on évite ainsi la dénonciation globale
du régime capitaliste. Pire, les
instruments impérialistes, l’UE, la
Banque centrale européenne, sont
présentés, dans les déclarations de
M-G. Buffet, comme des outils à
utiliser pour « créer une banque au
service de l’emploi et de la formation
», pour faire de l’UE une
« autre Europe ». C’est appeler les
pyromanes à éteindre l’incendie !
Les marxistes-léninistes ne confondent
pas les travailleurs influencés
par le réformisme et les dirigeants
vendus au capital. C’est la raison
pour laquelle l’URCF appelle à fédérer
luttes sociales et politiques
autour des revendications sociales
mais aussi démocratiques
(abrogation de la Vème République),
anti-impérialistes (retrait de l’UE),
anti-guerre (retrait des corps expéditionnaires
français, retrait de l’OTAN).
Unité car toutes les victoires populaires
l’ont été par l’unité ouvrière
et populaire ; combativité car nous
attendent des luttes de longue haleine
jusqu’à la grève générale y
compris politique de masse ; anticapitalisme
car notre cible historique,
c’est bien la suppression de l’exploitation
et l’arrêt du vol des richesses
que nous produisons. C’est la condition
pour forger le front anticapitaliste
de lutte, pour faire payer le
capital et oeuvrer historiquement à
créer le bloc ouvrier et populaire qui
forgera la révolution anticapitaliste,
pour le socialisme, seule issue véritable
au système capitaliste caduc et
barbare.
L’URCF