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Consensus droite - gauche, les armes de la dictature du Capital

septembre 2010

Face à l’essor politique
du prolétariat, symbolisé
par le magnifique
lever de soleil du XXème siècle
que fut la grande Révolution
socialiste d’Octobre 1917,
au lieu de combattre ouvertement,
franchement, au plan
des principes, toutes les thèses
fondamentales du communisme
au nom de l’absolue
inviolabilité de la propriété
privée et de la liberté de
concurrence, le totalitarisme
capitaliste préféra envoyer ses
idéologues prêcher la prétendue
réforme sociale ; c’est là
sans doute la tactique la plus
expédiente pour faire obstacle
à l’idée de révolution sociale
ou diviser le mouvement ouvrier.

De fait, la politique révolutionnaire
du Parti communiste
français obligea la dictature
capitaliste à s’appuyer de plus
en plus sur la socialdémocratie.
Au vingtième
Congrès de 1956, le PCUS adoptait
une stratégie nouvelle et opportuniste,
fondée sur l’alliance
social-démocratie/partis communistes
pour soit-disant construire
le socialisme.

Ce fut en réalité l’occasion historique
pour la social-démocratie de
miner étape après étape l’influence,
l’organisation et l’identité
du Parti Communiste Français.

Le traquenard de l’Union de la
gauche miné par Mitterrand
(qui a reçu la Franfisque [1]
des mains de Pétain) qui porta
« la force tranquille » au pouvoir,
précipita aussi le parti
communiste révisionniste dans
sa dernière crise, crise dont il
ne se relèvera plus.

Quoi qu’il en soit, depuis S.
Royal, la social-démocratie
étant « un modèle périmé » (S.
R o y a l , L e Pa r i s i e n ,
02/11/2008), le parti socialiste
est entré dans une période de
« rénovation » permanente : le
communisme temporairement
tombé en discrédit ne justifie
plus la réforme sociale aux
yeux des tacticiens au service
de l’oligarchie. Mais le parti
socialiste peine à redéfinir son
identité, une identité qui se
veut différente de celle de
l’UMP [2]. En effet, refusant le
capitalisme d’État qu’il prônait
autrefois, le PS, favorable à
l’Union européenne et aux
monopoles, se trouve d’accord
en tout avec l’UMP, hormis
sans doute avec ce qu’il appelle
« la dérive autoritaire »
du pouvoir de type vichyste » -
le meilleur exemple en est le
ministère de l’identité nationalesymbolisé
par Besson et
Brice Hortefeux ; la politique
sarkozyste de « l’ouverture »
dévoile et produit la preuve
définitive, pour ceux qui en
doutaient encore, qu’aucune
différence fondamentale
ne distingue
l’UMP du parti
socialiste.

Ainsi, au plan économique,
le parti
socialiste prône
comme l’UMP « la
concurrence libre et
non faussée » du
Traité constitutionnel
européen ; à
ceci près que pour celui-là,
« la concurrence libre et non
faussée » est sociale ! Au plan
de l’éducation, il ne remet pas
en question conséquemment la
baisse constante du niveau de
l’enseignement et la privatisation
de l’université ou la loi
sur l’autonomie des universités
(en guise d’opposition à la
politique gouvernementale
concernant l’enseignement
supérieur, le PS cite l’OCDE
sur le « retard de la France »
en matière de recherche [3] -
c’est exactement ce que faisait
l’UMP dans sa campagne pour
la LRU). Ce consensus se reflète
dans le soutien de Sarkozy
à la nomination de Strauss-
Kahn au FMI. Il se reflète dans
les scandaleuses tractations de
Delanoë qui blanchit Chirac et
fait repayer les travailleurs
parisiens.

Le Parti socialiste milite-t-il
pour la paix ? L’UMP-PS s’aligne
sur le terrorisme américano-
sioniste : selon Bernard
Kouchner - personnification,
s’il en est, de l’unité en question
- , l’Iran
constitue une
menace et la
« communauté
internationale »
doit lui refuser
l’énergie nucléaire
(civile)
tandis qu’Israël
« a le droit de se
défendre », c’est-à-
dire d’exterminer
les Palestiniens,
de semer
la mort au Liban et ailleurs,
jusqu’en Colombie (livraison
d’armes et de conseillers) ;
Israël aurait le droit menacer le
monde avec ses dizaines de
têtes nucléaires ...

Cette identité de vue sur le
capitalisme de l’UMP, du PS
et, au fond, de tous les partis
politiques français existants,
conjuguée à la différence verbale
qui les sépare (c’est l’idée
du multipartisme), constitue
une arme redoutable, véritable
et funeste sournoiserie de la
dictature du Capital, car elle
suscite chez le peuple travailleur
l’impression d’une alternative
et l’espoir, tous les cinq
ans, de connaître des améliorations
dans ses conditions matérielles
de vie. Le combat pour
la révolution socialiste exige
àlafois le combat contre la social-
démocratie et contre la
réaction.

 [1]
 [2]
 [3]


[1Il n’y eut que 2626 titulaires de
l’ordre de la francisque de Vichy,
« insigne du maréchal de France chef
de l’Etat français ».Parmi les récipiendaires,
Bettencourt, Papon, Bousquet
etc..

[2L’histoire du parti socialiste français
et de ses mensonges reste à
écrire…

[3Autonomie des universités une réforme
de plus en plus contestée, Communiqué
de presse du PS à lire sur http://www. presse.parti-socialiste.fr