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François Bayrou : les illusions perdues ou « primaires réactionnaires » ?

lundi 9 avril 2012

Confrontée à une base
sociale d’appui
somme toute fragile,
la bourgeoisie monopoliste
a, depuis le début du XXe
siècle, cherché à construire un
consensus autour de sa domination.

Cela s’est accompagné d’une
série de « théories » et d’études
pour trouver comment vider le
Suffrage Universel de tout danger
pour la bourgeoisie. Il est significatif
que ce soient les États-Unis,
où la lutte des classes révolutionnaire
a toujours été faible, qui
aient servi de référence. Et ce
n’est pas principalement la question
du bipartisme alternatif qui
en représente l’intérêt : c’est la
conception même de la politique
conçue comme une branche du
marketing avec des « hommes
politiques » chargés de placer une
marchandise, les objectifs du
Grand Capital, aux électeurs !

Avec François Bayrou, on atteint
le summum de cette conception
du commis voyageur en politique
.

Ce monsieur, ancien ministre,
s’est toujours distingué par
ses votes pour les politiques réactionnaires.
Et depuis 2007, malgré
les contorsions pour essayer de se
distinguer de Sarkozy, lui et ses
amis n’ont cessé d’apporter leur
écot à la politique du même …
Sarkozy. Sur toutes ses propositions
programmatiques, Bayrou
réussit le tour de force de critiquer
le sortant sur la forme pour
annoncer dans la foulée qu’il fera
exactement la même politique. Ce
ne serait rien d’autre donc que
des problèmes de présentation.
Un seul exemple, à propos de
l’enseignement : il affirme à la
fois qu’il faut remettre en cause la
politique de suppression des postes
pour enchaîner en affirmant
qu’il s’agira pour lui de réduire
les dépenses publiques à leur
niveau de 2009, ce qui signifie
aucune augmentation ! La différence,
mais elle est purement opportuniste
 : alors que Sarkozy et
Hollande tentent de capter la méfiance
de l’opinion publique visà-
vis de l’Union Européenne (car
la démagogie coule à flot),
Bayrou, lui, reste de marbre :
l’Europe est la solution à tout !

Mais quand on connaît les positions
de l’UMP et du PS sur la
question, une fois terminées les
poses, on s’aperçoit bien que l’Europe
n’est pas un sujet de différenciation.
Dans le dispositif politique
de la bourgeoisie monopoliste,
Bayrou n’est en fait rien
d’autre que le joker pour le cas où
Sarkozy ne parviendrait pas à
rassembler l’électorat réactionnaire.

Et en même temps, ses qualités
en font un candidat potentiel
pour 2017, et un point d’appui
pour la réalisation d’une recomposition
des forces politiques
autour des thèmes de l’unité nationale,
de la Troisième Force…

Bref c’est Sarkozy, mais avec un
niveau de culture et une présentation
plus respectable. Mais ça
ne fait pas une politique différente,
pas même à la marge.