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CONTRE LA POLITIQUE DU CAPITAL ET DE SES PARTIS...

dimanche 24 juin 2012

CLASSE CONTRE CLASSE !

Les tâches de la
présidence socialdémocrate

L’élection présidentielle a conforté
l’acuité de la critique portée contre ce
type d’élections, puisque les problèmes
les plus vitaux ont été éludés (vie chère,
salaires et retraites, emplois, logements).
Les deux candidats du consensus se sont
affrontés à coups de « petites phrases »,
d’attaques personnelles… La crise du
capitalisme, occultée, va se rappeler à
nous douloureusement. Avec le nouveau
Président, le Capital financier
(monopoles industriels et bancaires) va
faire appliquer sa stratégie par le gouvernement
 : réaliser le profit maximum en
faisant payer sa crise par les travailleurs.

Nous pouvons tirer plusieurs leçons
de la campagne (sans prétendre être exhaustifs).

Le pouvoir (dictature) du Capital,
après l’épisode « bonapartiste » de
Sarkozy (présidence « forte » se voulant
au-dessus de la droite et de la gauche
avec une caricature « d’union nationale
 »), est revenu à l’alternance sans
danger, en relançant le bipolarisme. L’alternance
se veut la réponse de l’oligarchie
financière à l’usure et au rejet du personnel
réactionnaire.

La social-démocratie revient en général
au gouvernement dans des conditions
particulières, lorsqu’une majorité des
électeurs rejette le bilan de la droite et se
tourne vers le « moins pire » avec l’espoir
de réformes. C’est là un équilibre instable
pour la social-démocratie qui va mettre
en avant des problèmes de société (parité,
présidence « normale »), tout en satisfaisant
les exigences du Capital et de l’UE.

Le pouvoir des monopoles lui confie la
mission d’empêcher le mécontentement
de se hisser au niveau du rejet du capitalisme
 ; si besoin, la social-démocratie incarnera
avec les forces coercitives le rempart
contre la révolution.

La trahison prévisible des maigres
engagements de la social-démocratie,
comme sous les années Jospin, peut engendrer
un formidable mécontentement.

Dès lors, la bourgeoisie monopoliste va
consolider ses arrières et préparer la recomposition
ou même la relève dans le
bipolarisme.

Recomposition et
relève à droite et à
gauche

Dans la campagne, chacun a pu constater
que pour la première fois, les chaînes
d’information du câble ont retransmis
en direct les meetings de Marine Le Pen
et de Jean-Luc Mélenchon. La « troisième
place » était présentée comme un enjeu. Il
s’agit d’un objectif politique fixé aux appareils
idéologiques au service de l’État
capitaliste : élargir les forces de l’alternance
pour maintenir la domination capitaliste.

Tout d’abord à droite, avec la progression
du vote Front National. Marine Le
Pen a poursuivi avec succès plusieurs
objectifs qui s’inscrivent dans le renforcement
de la dictature du Capital, en aggravant
la division de la classe ouvrière, selon
les critères ethniques ou religieux, en
obscurcissant les consciences par la désignation
de boucs émissaires
« responsables » de nos malheurs : « les
immigrés, les arabes, les noirs, les musulmans,
les roms ». Ce qui détourne l’attention
et les coups contre le véritable
ennemi des travailleurs : le Capital et
l’oligarchie financière.

Autre objectif de Marine Le Pen,
« droitiser » toujours plus l’UMP, ce qui a
été acquis avec la campagne aux accents
xénophobes de Sarkozy sur les
« frontières »… Le FN participe de l’objectif
(cf. l’Italie) de recomposer le camp
réactionnaire en y intégrant les néofascistes.
Ce fait pose la question de la contradiction
principale régissant la vie politique.
Le Front National est, pour l’heure,
dans une stratégie d’élargissement de la
réaction, et non dans la logique d’une
prise immédiate du pouvoir pour lui
seul : pour écraser les forces néo-fascistes,
il faut d’abord se situer dans le combat
pour résoudre l’antagonisme Capital-
Travail.

Sur l’autre pôle, on assiste à la consolidation
relative d’une nouvelle force à
gauche, représentée par le charismatique
J-L. Mélenchon. Cependant, derrière la
phrase « révolutionnaire », « révolution
citoyenne », « insurrection citoyenne »,
« guerre à la finance », le Front de Gauche
incarne une social-démocratie en voie de
recomposition ou de refondation. Toutes
les réponses qu’il propose se situent dans
le cadre du système capitaliste et des institutions
de l’Union Européenne : il faudrait
changer simplement les statuts de la
BCE, promouvoir un Euro conquérant
(défense de l’impérialisme français), avec
un fonds social européen pour mutualiser
les dettes des capitalistes et ainsi faire
payer toujours plus la crise par les travailleurs.

Le réformisme du Front de Gauche
n’est que la résurgence du centrisme de
Kautsky. Prenons l’attitude par rapport
au gouvernement social-démocrate : « ni
dans la majorité, ni dans l’opposition » mais
dans « l’autonomie constructive », alors que
la tâche des véritables révolutionnaires
est de forger avec les travailleurs l’opposition
anticapitaliste à l’État, aux monopoles
et au gouvernement socialdémocrate.

La législative à Hénin-Beaumont, qui
oppose Le Pen à Mélenchon, s’inscrit
dans le dispositif qui vise à la recomposition
et à la relance d’une alternance plus
« radicalisée », mais qui ne s’attaque pas
plus au capitalisme. De plus, ce n’est pas
en traitant Marine Le Pen de « Yéti » ou
de « semi-démente » que l’on combat
efficacement le danger représenté par le
néofascisme. Cela soulage peut-être, mais
ne guérit pas et fait l’impasse sur le combat
contre tous les partis du Capital
(UMP , PS, FN, MoDem ) et le nouveau
gouvernement bourgeois.

Les tâches de
l’URCF et des
communistes

La première tâche est idéologique. Il
faut convaincre la majorité des travailleurs
que la crise est celle du mode de
production capitaliste, et non pas celle
seulement de la finance et de la spéculation.

Ce qui appelle non une stratégie
réformiste d’un « capitalisme plus humain
 » dans une « UE sociale », mais une
stratégie révolutionnaire qui se fixe historiquement
le renversement du capitalisme
et l’établissement du pouvoir ouvrier
par la révolution socialiste.

Ensuite, tout dépend de la capacité
des communistes révolutionnaires à mobiliser
et organiser, en liaison avec les
syndicalistes de classe, les luttes pour
l’emploi, la retraite à 60 ans pour tous
[avec 37,5 annuités], la hausse des salaires
et pensions, l’égalité salariale hommes/
femmes, en faisant payer sa crise et
rembourser ses dettes par le Capital.

Dans ces luttes, les communistes doivent
hausser qualitativement et quantitativement
leur travail de diffusion d’une
conscience révolutionnaire, en hissant
l’avant-garde du prolétariat à la compréhension
que le socialisme est la seule réponse
à la crise.

Enfin, on ne peut prétendre vaincre
un ennemi puissant comme le capitalisme
sans un instrument révolutionnaire.

L’URCF (et si les autres organisations
sont prêtes à cet engagement tant mieux,
mais nous n’attendrons pas !) considère
que notre priorité stratégique est la construction
du Parti communiste de France
dont la classe ouvrière, les travailleurs et
le pays ont tant besoin, ce qui passe d’abord
par le travail militant en direction
des entreprises et des quartiers populaires
 !