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La crise des réfugiés : le résultat d’un système criminel

vendredi 4 septembre 2015

Le traitement horrible des réfugiés cherchant asile en Europe
en passant par les Balkans et l’Italie montre le visage brutal et
inhumain du capitalisme. Des gens désespérés fuient les
régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ravagées par la
guerre, affrontent de terribles épreuves. Chaque jour apporte
son lot d’horreur : comme la découverte des cadavres de
cinquante réfugiés syriens dans un camion sur une autoroute
autrichienne, deux bateaux chargés d’un demi-millier de
migrants en provenance de la Syrie, du Bangladesh et de
plusieurs pays africains ont chaviré jeudi dernier au large des
côtes de la Libye…... cadavres à la dérive en Méditerranée,
réfugiés sans nourriture ni eau entassés dans des conditions
sanitaires intolérables, familles avec jeunes enfants forcées de
faire des centaines de kilomètres à pied….

Les chefs de gouvernement et ministres des Affaires étrangères
de l’Union Européenne réagissent à la découverte macabre en
renforçant les mesures contre ceux qui fuient vers l’Europe. Ils
envoient la police qui se sert de matraques et de gaz
lacrymogène contre des migrants sans défense et partout
frontières et barrières, renforcées de fil barbelé et des forces de
sécurité repoussent les réfugiés par la force.

Les valets du capital nous montrent le vrai visage de l’Union
européenne.
Leurs gouvernements collaborent pour
transformer l’Europe en forteresse et des milliers de personnes
meurent à ses frontières :

- La Grande-Bretagne dépense des millions de livres pour
barricader l’entrée de l’Eurotunnel à Calais où des milliers de
réfugiés vivent dans la misère.
- La Hongrie, pays de transit sur la route de l’ouest des
Balkans, a construit une clôture haute de 3,5 mètres à la
frontière extérieure de l’UE avec la Serbie.
- L’Allemagne et l’Autriche où veulent aller de nombreux
réfugiés, cherchent à les repousser, les conditions sont
intolérables dans les centres de détention.
- Le président polonais Andrzej Duda a refusé d’accepter
des réfugiés. Il se justifie en faisant valoir, que son pays
s’attend à une nouvelle vague de réfugiés en provenance de…
l’Ukraine.
- Le vice-premier ministre tchèque Andrej Babis, ce
milliardaire, a demandé l’intervention de l’OTAN pour "fermer
l’espace Schengen à l’extérieur".
- De nouvelles clôtures frontalières, de plusieurs mètres
de haut et longues de kilomètres, surgissent en Grèce, en
Bulgarie, en Espagne, en Grande-Bretagne, etc.
- Erection de nouvelles barrières toujours plus
infranchissables, renforcement de l’appareil d’Etat et
militarisme sont la réponse de la classe dirigeante aux
contradictions insolubles du capitalisme. Le traitement
méprisable des réfugiés est le produit d’un système social
profondément inhumain.

C’est le système capitaliste qui crée l’enfer sur la Terre.

Les guerres impérialistes en Irak, en Afghanistan, en Libye et
en Syrie ont détruit des sociétés entières et sont la cause de la
vague de réfugiés.
En déstabilisant des régions entières par des interventions
militaires, ou par un soutien à des régimes locaux, ou tout
simplement en coupant les subsides au développement, ils
portent une lourde responsabilité directe dans les flux
migratoires.

La crise des réfugiés est l’expression de la crise d’un système
social
qui n’est plus compatible avec les besoins les plus
élémentaires de 7 milliards d’humains.

Les guerres impérialistes ont déstabilisé des pays entiers.
L’engagement des États membres de l’UE et de leur allié
étatsunien dans des conflits meurtriers au Moyen-Orient ou
encore en Afghanistan depuis 2001 a ruiné des régions
entières.

La France participe en bonne place à ce carnage,
politiquement et militairement avec Sarkozy puis Hollande.

L’industrie française de l’armement ne s’est jamais aussi bien
portée. Près de 7 milliards d’euros de ventes l’an passé. En
voici le résultat :
4 et 5 millions d’Afghans ont quitté leur pays, 2,7 millions se
trouvent au Pakistan et en Iran. En Irak la guerre a fait près
d’un demi-million de morts.

En 2011, la France s’engage aux côtés de l’Otan dans un conflit
contre la Lybie. De tous les pays d’Afrique les gens migraient
en Libye, parce que c’était un pays avec une bonne situation
économique, des services publics (hôpitaux, écoles, universités,
etc.), un pays laïc, respectueux du droit des femmes... Quatre
ans plus tard, le pays est aux mains des terroristes, il est
devenu une zone de non-droit et l’une des principales routes de
l’immigration en direction de l’Europe. La Tunisie (8 millions
d’habitants) accueille 1 million de réfugiés Libyens.

Autre illustration, la Syrie. La coopération avec l’opposition
syrienne des « démocraties » européennes, emmenée par
Paris, n’a servi que les desseins des djihadistes de l’«  État
islamique  ». Sur le plan humanitaire c’est un désastre.
4 millions de Syriens ont fui leur pays. La Jordanie en accueille
un demi-million. Au Liban, le nombre d’exilés syriens
représente désormais 25 % de la population.

Si des milliers de réfugiés et migrants arrivent, ce n’est qu’une
petite partie de ceux qui tentent d’échapper à des conditions
horribles. Des millions de réfugiés fuyant la Syrie survivent
dans des camps de réfugiés en Jordanie et en Turquie. Les
réfugiés qui tentent le voyage en Europe sont ceux qui ont
réussi à rassembler assez d’argent pour payer des “ trafiquants
d’hommes", criminels dont l’activité prospère.

Les dirigeants européens ont contribué à nourrir les flux
de migrants.

La directrice pour la France de l’ONG One, évoque : «  une aide
en baisse pour la cinquième année consécutive
  ». Elle note que
dans le budget 2015 l’APD (Aide Publique au Développement)
ne représente, «  en dons d’argent pur et simple  », que
533 millions d’euros, «  un chiffre en baisse de 9 % par rapport à
l’année dernière  ». La France est loin d’être à la hauteur des
enjeux financiers et humains…

Ironie cynique du système capitaliste : plus de 3.000 milliards
d’euros de richesse se sont volatilisés dans la chute des
marchés rien qu’en juillet...

Le système capitaliste sème le chaos

16,7 millions de réfugiés dans le monde, seulement 15 % sont
accueillis dans les pays riches, en Europe, aux États-Unis, au
Canada et en Australie
Fin 2014, près de 60 millions de personnes étaient déplacées
de force
51 pour cent des réfugiés de la planète ont moins de 18 ans.

Le « problème d’immigration » est en fait un problème du
capitalisme et de la domination impérialiste. Il y a deux causes
profondes à la crise massive de réfugiés.

- La première, c’est le nombre croissant de guerres menées
par les puissances impérialistes et leurs mandataires,
notamment en Afrique et au Moyen Orient. Les EtatsUnis, soutenus par leurs alliés sont impliqués dans une
guerre perpétuelle depuis 1991 qui a déplacé des
populations et détruit des sociétés entières.
- La deuxième, importante, c’est le contrôle économique
de la planète par les principaux Etats capitalistes, qui
plongent des milliards de personnes dans la pauvreté.
Conflits, pouvoirs autoritaires, épidémies, pillage des
richesses par les 500 grandes multinationales qui
contrôlent 52% du produit brut mondial et
détiennent davantage que les 133 pays les plus pauvres,
contraignent les peuples de nombreux pays du continent
africain et du Moyen-Orient à des conditions de vie à la
limite du supportable et à l’exil. Les 358 familles les plus
riches qui possèdent la moitié de la fortune mondiale
continuent à déposséder les peuples de leurs droits
sociaux et les contraignent d’accepter une baisse
constante des salaires et de leur niveau de vie.

Mettre fin aux horreurs de l’impérialisme et du système
capitaliste.

On mène une campagne de plus en plus violente contre les
réfugiés et les immigrés
. Les médias font leurs titres sur les
manifestations xénophobes des groupes néonazis.
Mais une vague d’aide et de soutien s’intensifie. Manifestation
de soutien aux migrants mercredi à Budapest, 20.000
personnes ont défilé mardi à Vienne en Autriche pour dénoncer
le traitement qui était réservé à ces clandestins. En Allemagne,
la population fait des dons, fournit de la nourriture, de l’eau et
de la logistique, en dépit des réglementations
gouvernementales. Les réfugiés sont victimes d’un système
social qui menace aussi les européens. Mais ce qui émerge à
Vintimille, à Calais, Lampedusa, Melilla, Malte, Patras… et tous
les centres européens de transits des migrants ne peut se
résumer à un simple soutien de solidarité ou d’humanité, certes
important.

Le problème central trouve son origine dans l’Europe
capitaliste et ses lois politiques et économiques, il est donc
urgent de se mobiliser afin de mettre fin aux horreurs de
l’impérialisme et du système capitaliste qu’il faut
balayer au plus tôt ! Supprimer le capitalisme est l’enjeu
essentiel pour satisfaire les besoins sociaux.

L’idée de construire le socialisme est centrale, une
société fondée sur la satisfaction des besoins humains,
qui, utilisera rationnellement et développera les
ressources abondantes de la Terre pour offrir une vie
digne d’être vécue par tout le monde.

Ci-dessous cette analyse en version pdf (recto-verso) - cliquez sur la vignette - :