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Retraites : quand les travailleurs prennent leur sort en mains

novembre 2010

Après la grande lutte du
peuple grec qui refuse
de payer la crise du capitalisme,
le mouvement
des travailleurs de
France contre le passage
à 62 ans de l’âge
légal de départ à la retraite
est un affrontement
majeur entre les
forces du travail et la
bourgeoisie monopoliste
dans l’Union Européenne.

Devant la régression de civilisation
que constitue le vol de leurs retraites,
les travailleurs à la base ont passé
outre les mots d’ordre des directions
syndicales confédérales qui, à l’exception
de Solidaires et de certains
secteurs de la CGT, se cantonnaient à
implorer le gouvernement de négocier
pour accompagner la contre-réforme.

Ainsi, en pleine lutte, Chérèque propose
un moratoire sur les 67 ans, et
met sur la table ses “propositions” sur
l’emploi des jeunes et des “seniors”.
En plus de l’inflexibilité du pouvoir,
les travailleurs doivent aussi se heurter
à l’absence de stratégie de leurs
dirigeants nationaux, visant à construire
la grève générale, à organiser la
solidarité matérielle avec les grévistes,
à élargir le mouvement en direction
de la jeunesse. En lieu et place,
est déployée une stratégie d’espacement
des manifestations, de refus
d’appeler à la grève générale que
Thibault considère dans une déclaration
comme un mot creux, jointe à la
répression contre des syndicalistes
combatifs.

Malgré cela, la base s’est
prise en main et a tissé des liens de
solidarité entre secteurs professionnels
et avec la population. La spontanéité
du mouvement de lutte est illustrée
notamment par la créativité et
l’ingéniosité des pancartes et calicots
lors des manifestations qui mêlent
revendications sociales, haine des
riches et du gouvernement, jusqu’à
l’appel à chasser Sarkozy du pouvoir.

Le travail des communistes révolutionnaires
et des syndicalistes de
lutte de classe a permis également
une radicalisation de la lutte, notamment
sur le mot d’ordre du retrait de
la réforme (par opposition à la négociation-
aménagement). Les mots
d’ordre de retrait de la contreréforme,
de faire payer les riches ont
ainsi grandi dans les consciences, de
même que l’idée que tous les décrets
et lois votés par un parlement et un
gouvernement non-représentatifs des
intérêts du peuple (la leçon du NON à
la constitution de l’UE n’a pas été
oubliée) ne peuvent faire le poids face
à un mouvement gréviste généralisé
déterminé bloquant l’économie.