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EDITO

mardi 10 septembre 2013

Pour défendre nos retraites,

quelles luttes impulser ?

Les leçons du grand
mouvement de 2010
doivent être tirées ;
nous ne sauverons pas nos retraites
sans luttes multiformes
et grèves de longue durée, sans
lever les obstacles dans le
camp populaire.
Une journée d’action et de
grèves doit initier un vaste
mouvement, et non se cantonner
à un simple
« témoignage ».
On sait que certaines directions
syndicales se rangent derrière
les mesures gouvernementales
pour sauver soi-disant
le régime de répartition ;
d’autres pratiquent le grand
écart en écoutant les inquiétudes
et le mécontentement de la
base … mais en les canalisant
dans des journées d’action trop
espacées pour pouvoir peser.

En réalité, pour le syndicalisme
d’accompagnement, la
journée d’action vise à l’aménagement
social des mesures
gouvernementales. Les organisations
social-réformistes n’ont
pas d’autre problématique. Cet
été, le Parti de gauche a annoncé
une grande bataille à la rentrée.
D’un côté, le Front de
gauche va appeler à soutenir
les luttes, mais jusqu’où est-il
prêt à aller ? En effet, de l’autre
côté, sa dépendance électorale
vis-à-vis de la social-démocratie
pèse fortement
alors que les négociations s’engagent
pour les listes au premier
tour des municipales,
d’où probablement la volonté
de ne pas aller trop loin dans la
bataille des retraites.
Tout dépend de nous ! L’action
doit se construire à la base
dans l’unité la plus large.

L’URCF appelle à ce que se
lance un débat démocratique
pour que les travailleurs dans
les entreprises solutionnent la
question des formes de luttes
pour faire reculer le pouvoir et
le patronat.

Les propositions de
l’URCF

Pour lancer un vaste mouvement
de grèves continues dans
le prolongement immédiat du
10 septembre, il faut déterminer
l’objectif du mouvement
populaire, s’armer de revendications
et de mots d’ordre mobilisateurs.
L’objectif est non
seulement de rejeter le projet
Ayrault d’aggravation des lois
- Juppé-Fillon-Sarkozy mais de
revenir à la retraite à 60 ans
(37,5 annuités).
La bataille pour gagner,
après une vie de labeur et d’exploitation,
le droit à des années
précieuses de temps pour soi,
pour jouir de son temps libre
est intrinsèquement liée au
combat pour sauvegarder et
développer les emplois. Le
mouvement social et politique
doit orienter son action pour la
réduction du temps de travail
et de carrière avec l’exigence :
pour chaque départ en retraite/
un emploi maintenu !
Parallèlement, pour créer de
nouveaux emplois, outre la
lutte de longue haleine pour la
nationalisation sans indemnisation
des monopoles casseurs
d’emplois, la classe ouvrière
doit impulser la lutte nationalement
et dans l’UE pour la
journée réelle de 7 heures (35
h/effectives par semaine avec
maintien du salaire). Rappelons
qu’en Allemagne, la durée
moyenne réelle du temps de
travail est de 34 heures.
La crise et la dette de l’État
capitaliste servent de justificatifs
à la droite et à la socialdémocratie
pour l’austérité et
la surexploitation. La réalité
économique est la suivante : 60
% des jeunes sont voués à la
précarité ou au chômage, 60 %
des plus de 55 ans n’ont pas
d’emploi. Donner un emploi
aux jeunes, assurer le départ en
retraite des anciens est une
mesure de justice sociale.

Quelles
formes de luttes ?

Il faut faire du neuf et ne pas
répéter ce qui a prouvé sinon
son manque d’efficacité du
moins son insuffisance, à savoir
les journées d’action espacées
dans le temps. La grève
est le moyen le plus efficace car
elle exerce une pression réelle
sur le Capital et l’État. Comment
assurer à la fois la continuité
du mouvement, en tenant
compte des difficultés de
certains devant les pertes de
salaires liées aux grèves ?
Pourquoi ne pas tenter des grèves
tournantes et continues,
région après région ou branche
après branche avec temps forts
nationaux ? Cela assurerait une
visibilité et l’action permanente
susciterait l’émulation dans la
lutte. Dans chaque entreprise,
branche, région, il faut se doter
d’un comité de grève élu par
l’AG du personnel et responsable
devant l’AG. Cela permettra
l’unité d’action des travailleurs
en isolant les directions
syndicales jaunes qui entérinent
l’allongement de la durée
de carrière.

Les forces politiques progressistes,
et l’URCF s’y emploiera,
doivent populariser la
grève dans la population. On
ne peut vaincre sans de larges
alliances populaires, sans soutien
de l’opinion publique qui
sera sous le feu incessant des
médias capitalistes. Pour populariser
les grèves, il faut agir de
manière multiforme : tracts,
pétitions, actions locales, réunions
publiques afin qu’émergent
autour des entreprises en
lutte des comités de solidarité.
Il faut dépasser les clivages
entretenus par la bourgeoisie et
ses agents et aller vers un
grand mouvement intergénérationnel
en se tournant vers les
étudiants, les apprentis et les
jeunes salariés.
On imagine dans quelles
conditions les jeunes partiront
en retraite si nous ne faisons
pas reculer le gouvernement et
le Capital dès maintenant. Déjà
au Canada, la classe capitaliste
a supprimé tout âge légal de
départ en retraite, occasionnant
ainsi une véritable régression
de civilisation. Il faut à la fois
unir largement l’ensemble du
monde du travail, y compris
les travailleurs électeurs du PS
contre le pouvoir socialdémocrate
Hollande-Ayrault,
qui a pour unique but de satisfaire
les exigences du Capital ;
il ne faut pas céder au chantage
que cela favoriserait la droite et
le FN. C’est précisément la politique
d’austérité du PS et de
l’UE qui font le lit du renforcement
de la réaction.

Pour qu’émerge un puissant
courant progressiste qui se
fixera à terme le renversement
du capitalisme, il faut infliger
une défaite retentissante au
Capital, à la réaction, à la social-
démocratie. Et ce, dès aujourd’hui.

A l’heure où nous
écrivons ces lignes, l’édifice du
mensonge sur l’austérité nécessaire
pour renflouer les
caisses de l’État s’effondre :
l’impérialisme français se prépare
au déclenchement de la
guerre interventionniste contre
la Syrie et sa république. C’est
l’aveu que l’argent existe et
que les milliards engloutis
dans la guerre doivent être récupérés
par les travailleurs par
leur mouvement de lutte.

Non au
gouvernement
de guerre !

Non au
gouvernement
d’austérité !