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L’UNION EUROPÉENNE : LE GRAND MENSONGE

septembre 2010

En 1948, tandis que l’Europe de
l’Ouest est sous tutelle américaine,
que la présence, à l’Est, de l’URSS (qui
sort renforcée de la guerre après avoir
vaincu le nazisme) inquiète fortement
la bourgeoisie, celle-ci prend déjà les
mesures nécessaires pour assurer la
pérennité de ses privilèges. Pour cela,
elle envisage de promouvoir, sous le
manteau très ample de la paix et de la
liberté, un projet qui couve depuis les
années 30 dans la tête des néolibéraux
à sa solde : « l’Union de l’Europe
 ». A cet effet est convoqué à La
Haye, en 1948, « le Congrès de l’Europe
 ». Des hommes liges sont placés
aux commandes des différentes structures
créées à cette occasion, comme
l’économiste René Courtin, Robert
Marjolin ou Edmond Giscard D’Estaing.

Dès le début, il est évident que l’oligarchie
financière contrôle l’instrument qu’elle a
mis sur pied, et qui sera chargé d’appliquer
ses directives, afin de mener une politique qui
lui est largement favorable, au détriment des
peuples, de l’ensemble des masses populaires
et des travailleurs particulier. C’est elle qui
pilotera, sous l’égide et la bienveillance des
USA, les instances exécutives de l’Europe
(non élues, rappelons-le) à l’aide d’organismes
comme la Table Ronde des Industriels
Européens (ERT,1983) présidée par Ernest
Antoine Sellière. C’est elle qui dictera, au fil
des années, les mesures à prendre par la Commission
Européenne et plus tard à la Banque
Centrale Européenne. On présentera « La
Chose » comme « une nécessité, pour préserver
la paix, assurer la prospérité économique,
le plein emploi et surtout, la justice sociale ».
Ce dernier aspect sera repris avec force par
tous les démagogues en quête de sièges électoraux
tant à droite qu’à gauche.

Qu’en est-il aujourd’hui des
affirmations d’hier ?

En matière de paix, il faut demander, entre
autres, l’avis du peuple yougoslave, pays souverain,
pourtant bombardé par l’OTAN avec
le soutien des pays de l’UE.

Quant à assurer la prospérité économique et le
plein emploi, les chiffres officiels du chômage
 : 9,5% de la population active, soit 15
millions en Europe, 9,9% soit 3 millions de
chômeurs (sans compter ceux « évacués » du
Pôle emploi), en France, sont là pour montrer
toute l’étendue de la supercherie. Pour satisfaire
aux injonctions des commis du capital
destinées à doper les profits des monopoles,
notre pays a fermé ses mines de charbon, de
fer, sa sidérurgie, ses chantiers navals, sacrifiant
sciemment son indépendance économique.

Les agriculteurs, les marins pêcheurs et
bien d’autres secteurs sont voués à la ruine.
Par voie de conséquence, le travail précaire
monte en flèche, tirant de plus en plus les
salaires vers le bas. La misère s’installe partout
 : 16% de la population de l’Europe (90
millions environ), 13% en France (plus de 8
millions) en souffrent ; 25% des enfants européens
vivent dans la pauvreté absolue. Les
privatisations des services publics, non seulement
spolient le peuple en bradant le patrimoine
qu’ils ont contribué à développer par
leurs deniers et leur travail pour les livrer à
l’appétit de la grande finance, mais vont aussi
générer des chômeurs par dizaines de milliers,
détruire tout le tissu social en mettant à mal la
santé, l’éducation, les transports, le logement,
etc.

La crise structurelle du capitalisme vient frapper
de plein fouet les peuples, amplifiant les
effets nocifs de la politique voulue et exigée
par l’oligarchie. Mieux, elle sert de prétexte
pour remettre en cause et supprimer toutes les
conquêtes sociales gagnées de haute lutte par
nos anciens, ramenant les travailleurs 50 voire
100 ans en arrière.

Tel est, à grands traits, le bilan de la politique
de l’UE, qui permet d’affirmer que
l’Europe non seulement a été faite par le
capital mais aussi pour le capital.

La question qui se pose alors est de savoir
jusqu’où ils vont aller. La totalité des partis
de droite et de gauche en fait son véritable
projet. L’Union Européenne, c’est le programme
commun ou consensus entre la réaction
et la social-démocratie à l’échelle européenne,
et c’est aussi la condition de l’alternance
dans chaque pays bourgeois. Lors des
dernières élections européennes, la prose du
PCF, imbriqué dans le Front de gauche indiquait
vouloir « changer d’Europe », « mettre
les banques au service de l’emploi ».

En fait, toutes les solutions avancées restent
aussi dans le cadre de l’UE, comme si le passé
et l’histoire ne venaient pas contredire la
moindre possibilité de réalisation de tels objectifs.
Depuis quand les capitalistes satisfont-ils
les revendications ouvrières de leur plein
gré ou par voie électorale ? (cf. La victoire du
Non au référendum sur le TCE). Chaque
avancée sociale a toujours été le résultat de
luttes acharnées et massives de la part de nos
anciens, parfois même sanglantes. Or aujourd’hui,
les partis de gauche, y compris le
PCF, les organisations syndicales ouvrières,
ne prennent pas le chemin d’initier et d’organiser
de telles luttes qui de surcroît, pour être
victorieuses, devraient être étendues à l’ensemble
des travailleurs européens. Par voie de
conséquence, de telles perspectives apparaissent
aujourd’hui comme chimériques et démagogiques.

Alors que faire ?

Les travailleurs et le peuple français ont la
solution en eux-mêmes. Ils doivent se rassembler
en collectifs, en comités de lutte, sans
distinction d’appartenance philosophique,
politique ou syndicale, pour se défendre
contre chaque attaque et faire monter l’exigence
du retrait de notre pays de ce carcan
impitoyable voulu et utilisé par une minorité
de riches contre la majorité de la population.
De ces luttes multiformes peuvent et doivent
naître des luttes plus importantes exigeant et
imposant le retrait de l’Union européenne
et son démantèlement.