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COP 21 : L’union sacrée

mardi 15 décembre 2015

Le document final des la COP 21 a été adopté par les 195 pays représentés membres de la convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques. C’est un succès diplomatique pour les dirigeants français, mais une analyse serrée du document final montre qu’en réalité ce qui a été écrit n’autorise aucun optimisme quant à la mise en œuvre de son contenu. Tout d’abord, il convient d’analyser le pourquoi d’une si grande tension autour et dans la conférence ainsi que le niveau de dramatisation surjoué par les dirigeants politiques, en y incluant la larme de L. Fabius, lui qui a sans vergogne donné le feu vert au bombardement de la Yougoslavie dès 1993, de la Libye, de la Syrie et apporté le soutien de la France à toutes les interventions impérialistes dans le Monde et en particulier en Afrique !

L’hypothèse formulée par les grands Etats capitalistes est celle d’un réchauffement climatique exclusivement lié aux activités humaines. Le Groupement Intergouvernemental d’Etude du Climat (GIEC), en anglais Intergovernmental Panel on Climatic Change qui comme son nom l’indique est avant tout une structure politique et non scientifique produit des rapports qui sont validés par les ces mêmes Etats et ne peuvent en aucun cas servir de base à une description et une analyse scientifique de la réalité. Notons que le GIEC est financé par les Etats et les grands groupes capitalistes. Quelles sont les variantes qui influent sur les changements climatiques, cette question reste encore largement débattue et toutes les affirmations péremptoires doivent être prises avec des pincettes. Cela n’empêche pas, bien au contraire, de mesurer les conséquences à court, moyen et long terme des activités humaines.
Partant de l’unique hypothèse de la responsabilité humaine, les grands groupes capitalistes et les Etats à leur service s’empressent de dessiner un horizon politique et idéologique du "tous ensemble pour sauver la planète", c’est l’union sacrée capital-travail à l’échelle du Monde. Mais quelle hypocrisie, quand les puissances impérialistes, dans le Monde réel, déclenchent des guerres permanentes pour le contrôle des grandes sources d’énergie, se battent pour étendre le contrôle des espaces maritimes et dans le Monde des Bisounours versent leur larme au Bourget !

Oui de grands intérêts sont en jeu dans cette économie dite verte que l’on nous promet. Le marché vert, surtout celui de l’énergie, c’est l’assurance pour les grands monopoles d’un grand marché truqué financé par les Etats au détriment des salariés. Qui dit que l’énergie solaire coute quatre fois plus cher que les énergies conventionnelles et en particulier nucléaire ? Qui dit que le recyclage des panneaux solaires est un grand problème pour l’environnement du fait des matériaux utilisés ? Qui dit l’utilisation qui est faite de ces productions soi-disant écologiques pour démembrer le service public ? Il n’y a pas de secret, toute transformation d’une énergie dans une autre, calorique, éolienne, solaire, grammifique en énergie électrique conduit à une perturbation du milieu extérieur.

Cela est connu depuis le XIXe siècle avec les découvertes dans les sciences de la thermodynamique.

Mais au delà des enjeux de profit, il y a des enjeux de domination des puissances impérialistes. Imposer à l’Afrique, à l’Asie, à l’Amérique du Sud un mode de développement énergétique soumit aux normes des Etats impérialistes dominants, c’est les forcer à rester dépendantes des productions des grands monopoles.

Nous vérifions tous les jours, et depuis que le capitalisme existe que son développement n’a qu’une logique : celle des profits et de l’accumulation du capital. Jamais, il n’a spontanément créé les conditions pour protéger les salariés et les populations des nuisances dont le traitement aurait amoindri ses profits. Seules les luttes ouvrières l’ont conduit à un minimum de respect des hommes et de leur environnement.

Plus que jamais la question centrale est donc bien celle de le faire reculer et de l’abattre pour construire une société débarrassée de l’exploitation, une société dont l’objectif central soit la satisfaction des besoins humains et de leur environnement.