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90ème ANNIVERSAIRE DE LA GRANDE REVOLUTION SOCIALISTE D’OCTOBRE 17

octobre 2007

(discours de l’URCF à la réunion commémorative du CNU)

LE PARTI DE TYPE LENINISTE,

INSTRUMENT INDISPENSABLE DE LA CONQUETE DES MASSES.

La question centrale posée à tous les partis révolutionnaires peut être résumée ainsi : comment arracher les ouvriers et les masses populaires à l’influence des partis et syndicats réformistes, comment gagner les masses à la compréhension de la nécessité du renversement du capitalisme ?

A l’aube du vingtième siècle, deux voies, deux réponses furent avancées. La seconde Internationale et les partis sociaux-démocrates organisaient le travail de façon différenciée : aux syndicats la lutte économique, au parti la lutte politique.

En Russie, à de nombreux égards, la situation était catastrophique, engendrant de nombreuses explosions révolutionnaires.

Son mode de production était un concentré original d’arriération économique, de survivances féodales, de concentration capitaliste. L’empire tsariste constituait « une prison des peuples » et opprimait de nombreuses nationalités dépourvues de tout droit.

Cette situation, où s’entremêlaient de nombreuses contradictions sociales et politiques, était grosse d’une révolution démocratique-bourgeoise. L’un des mérites historiques de Lénine fut d’être le premier marxiste à comprendre qu’à l’aube du développement impérialiste du capitalisme, la révolution démocratique devait être de type nouveau et dirigée par la classe ouvrière et non par la bourgeoisie comme en 1789, comme le prétendaient les mencheviks.

Dans les pays de capitalisme développés : Grande-Bretagne, France, Allemagne, les partis sociaux-démocrates devenus des partis de masse, s’étaient progressivement intégrés à la législation bourgeoise. L’arène électorale constituait leur principale forme de lutte.

En parole, les partis de la seconde Internationale reconnaissaient le but final : le socialisme, mais dans les faits, rien n’était entrepris tactiquement pour préparer les batailles révolutionnaires.

Dominait la conception théorisée par Bernstein et Jaurès, selon laquelle il suffisait de gagner la majorité au parlement pour passer au socialisme.

En Russie, ces conceptions prévalaient chez les mencheviks, prônant l’adaptation au régime bourgeois de Stolypine et la simple lutte pour des réformes.

Les bolcheviks combattaient fermement de tels points de vue comme opportunistes et révisant la théorie révolutionnaire de Marx-Engels. Lénine s’en tenait à une stratégie de luttes pour la Révolution démocratique puis socialiste.

La question syndicale.

En Europe occidentale, les syndicats avaient constitué les premières organisations de la classe ouvrière. Les syndicats organisaient (et le font toujours) pied à pied la défense quotidienne des travailleurs et regroupaient toute la classe ouvrière sans distinction d’opinions politiques ou de croyances.

Les syndicats sont un instrument important de lutte, mais dans le même temps, s’avèrent un instrument insuffisant à la lutte pour renverser le capitalisme.

La politique était d’ailleurs délaissée par le syndicat et parfois même méprisée. On laissait cela au parti socialiste qui donnant la primauté aux élections se voyait diriger par l’appareil parlementaire composé de fort peu d’ouvriers.

Les partis sociaux-démocrates allemands, français englués dans le crétinisme parlementaire, freinèrent ou même sabotèrent les grèves générales, car cela pouvait conduire à leur faire perdre des suffrages dans la petite-bourgeoisie !

En Russie prévalaient de tout autres pratiques. Avant 1905, il n’y avait pas de syndicats légaux de masse. Ce sont donc les organisations ouvrières du parti bolchevik qui conduisaient la lutte revendicative sans manquer de la relier à la lutte générale politique pour l’abolition de l’autocratie et les droits démocratiques. Par la suite, les syndicats jouèrent un rôle secondaire et subordonné dans les luttes jusqu’en 1912 où les bolcheviks prirent la direction des syndicats.

Les mencheviks voulaient donner aux syndicats russes, le même caractère « trade-unioniste » (Lénine) qu’en occident, séparant non dialectiquement les luttes économiques des luttes politiques.

Les bolcheviks combattirent cette déviation opportuniste dans les organisations ouvrières de masse. Pour les mencheviks, le syndicat devait se substituer au parti dans la lutte de classes dans les entreprises.

En France régnait cette conception en allant même jusqu’à prôner l’indépendance des syndicats à l’égard des partis politiques y compris ouvriers !

En Allemagne, le SPD laissait à sa centrale le soin d’organiser et diriger les grèves, sans les relier à son combat politique.

Le Parti bolchevik se fit l’adversaire résolu des déviations économistes, c’est-à-dire la tendance des sociaux-démocrates à dissocier totalement les luttes sociales des luttes politiques pour la démocratie et le socialisme.

Les bolcheviks reliaient chaque lutte et grève revendicative aux luttes politiques pour la dénonciation et la nécessité de la lutte révolutionnaire pour le renversement du tsarisme puis du capitalisme.

Parti de type léniniste ou parti social-démocrate ?

Rappelons que jusqu’en 1905, il n’y avait pas d’élections en Russie, le prolétariat et la paysannerie étaient donc dépourvus du droit de vote.

Les ouvriers qui avaient conquis quelques libertés démocratiques grâce à la révolution de 1905, votèrent par usine pour élire leurs représentants dans les « curies ouvrières ».

Malgré tout, le Parti bolchevik, comme auparavant l’Union de Lutte, accordait une stricte priorité au travail dans les usines.

En effet, et cette leçon est universelle pour tous ceux qui aspirent à construire le parti communiste, là où il a été liquidé, la colonne vertébrale et le cerveau du parti, c’est bien le prolétariat.

On connaît les résultats de cet axiome : à toutes les étapes du processus révolutionnaire, le parti bolchevik s’est avéré l’avant-garde de la classe ouvrière.

Après le reflux des années 1906-1908, conséquence de la défaite de la révolution de 1905, des intellectuels et des éléments petits-bourgeois quittèrent les rangs des partis ouvriers. Seul le parti bolchevik résista à cette vague, car ses structures ouvrières continuèrent leur activité, surmontant le climat de défaitisme opportuniste.

Le travail inlassable des bolcheviks dans les usines permit au parti de Lénine, de gagner la majorité du prolétariat organisé et ainsi de rompre sur le plan organisationnel de manière définitive avec le courant menchevik, en se transformant en parti indépendant.

En février 17, le gouvernement provisoire issu de la révolution démocratique-bourgeoise introduisit le scrutin électoral de quartier.

Cependant, le Parti bolchevik ne renonça pas à son mode d’organisation centré sur les cellules d’usine. Cela lui permit d’organiser la classe ouvrière dans les combats décisifs pour renverser le capitalisme.

En Europe occidentale, les partis sociaux-démocrates étaient organisés en sections de quartier, préparant uniquement les élections. Ces partis étaient devenus des partis réformistes, intégrés à l’appareil d’Etat de la bourgeoisie, comme le prouva la grande trahison de 1914.

Plus prés de nous, le révisionnisme sévissant dans les partis communistes (eurocommunisme) maintenait formellement les cellules d’entreprise, mais ces dernières étaient subordonnées dans leurs tâches … aux élections et aux cellules locales !

Le parti de type léniniste opère de manière opposée. Dans les usines, le travail des cellules bolcheviques partaient des besoins élémentaires et vitaux : dénonciation des brimades, des amendes, des cadences de travail, des bas salaires. La lutte quotidienne pour se défendre était étroitement reliée à la lutte politique pour les droits démocratiques, contre le tsarisme et le capitalisme.

La propagande s’effectuait dans les ateliers de bouche à oreille, aux portes des usines. Le Parti organisait régulièrement des réunions d’ouvriers y compris sans-parti.

Assurant un lien dialectique continu entre les batailles économiques, sociales et le combat politique, les bolcheviks purent prendre la direction des grèves, comme lors de la célèbre grève des ouvriers du pétrole de Bakou, dirigée par Staline.

Parallèlement aux grèves, les bolcheviks organisaient des manifestations, afin de soutenir et populariser la lutte des travailleurs.

Un souci constant animait les cellules bolcheviques : élargir l’action des ouvriers d’une usine à ceux de toute la ville, organiser la solidarité financière envers les grévistes. Fort de ce travail, Lénine et le parti élaborèrent la stratégie de grève générale politique qui constitua un des facteurs assurant la victoire de l’insurrection d’Octobre.

Bien sûr, ces luttes et grèves se heurtaient à la répression féroce de l’appareil d’Etat tsariste, exigeant de nombreux sacrifices et de l’héroïsme dans le combat.

Les cellules d’usine étaient illégales. Le travail clandestin exigeait souplesse, intelligence de la situation, vigilance révolutionnaire, contre les agents du patronat et les indicateurs de police.

Les bolcheviks, véritable modèle de militants révolutionnaires, ont toujours combattu la gesticulation et la phrase de « gauche », si répandue en France.

Il n’était nullement nécessaire aux ouvriers bolcheviks de crier leur appartenance politique ce qui leur aurait valu, licenciement de l’usine et déportation et aurait facilité la liquidation de la cellule. Leur propagande et agitation s’appuyaient sur des déclarations comme « un ouvrier m’a dit… »

Bien sûr, les interventions dans l’usine avaient pour but la réalisation des orientations du parti.

A la différence des partis opportunistes de la seconde Internationale, la primauté était accordée à l’action de masse plutôt qu’au renforcement déconnecté des luttes.

Une autre arme importante du parti bolchevik, dans la conquête des masses prolétariennes, résidait dans le front unique d’action avec les ouvriers, membres des autres partis, menchevik et SR.

Les bolcheviks prirent la direction du front unique, grâce à leurs qualités d’abnégation, d’argumentation, de courage, grâce à la liaison permanente établie avec la stratégie politique révolutionnaire.

Le parti menchevik, aux structures opportunistes d’organisation confondant militants et sympathisants ne cessa de dénoncer le « praticisme étroit » des bolcheviks, les accusant même de « jouer aux grèves ! ». Cela traduisait un aveu d’impuissance devant les progrès bolcheviques.

Conjointement à l’établissement du front unique, le POSDR (bolchevique) dénonçait la politique des directions des partis opportunistes et conciliateurs.

Là aussi, nous devons apprendre de cette expérience précieuse. La dénonciation des réformistes ne s’opéraient pas à l’aide d’injures politiques mais en s’appuyant sur les faits, en démontrant le caractère nocif de la ligne opportuniste et ses conséquences pour les travailleurs.

La propagande ne suffit pas, organiser la lutte est le meilleur critère de différenciation politique. Le parti bolchevik saisissait toute occasion de possibilité légale de combat, nombre d’associations de quartiers, de logement, de femmes, d’étudiants, étaient dirigées par des ouvriers bolcheviks.

Les normes d’organisation bolcheviques.

Les bolcheviks recrutaient principalement les ouvriers dans les luttes de classes. Ne séparant jamais la théorie de la pratique, le parti bolchevik exigeait de ses membres de participer aux cercles d’études politiques et théoriques.

Les comités du parti agissaient comme organe collectif. Tous les membres étaient tenus de discuter des orientations. Chaque camarade du parti avait une tâche et devait respecter l’obligation de militer dans une organisation de base du parti.

Les comités de parti coordonnaient l’action des cellules ouvrières des diverses usines d’une localité.

Les normes léninistes du parti s’appuyaient sur la démocratie interne et le respect de la discipline, une fois l’action décidée, quelle que soit la position prise par chacun dans les débats.

La vérification de l’application des décisions n’était pas moins importante. Sinon, le parti devient un organisme de bavards, séparant ses actes de ses paroles. Grâce à la critique et à l’autocritique, lors du bilan des actions menées, le parti des bolcheviks pouvait corriger ses erreurs.

La force du parti résida dans la capacité hors pair de son dirigeant Lénine, à élaborer les tactiques et la stratégie nécessaire pour la victoire de la révolution. Le programme des bolcheviks traçait clairement les perspectives de combat.

Contrairement aux falsifications antiléninistes, les cellules ouvrières de base, compte tenu des liaisons difficiles, dans les conditions du joug tsariste, avaient de larges initiatives afin de conduire la lutte même sans directives du comité central. Cela accrut les progrès qualitatifs du parti bolchevik.

Après la révolution de février 17, fort des atermoiements et compromissions des partis opportunistes petits-bourgeois, le parti de Lénine devint un parti révolutionnaire de masse. Cependant l’organisation maintint son cap et continua d’organiser les ouvriers sur leur lieu de travail et les soldats dans leur caserne ou sur le front de la guerre impérialiste.

Ces formes organisationnelles propres aux bolcheviks, leur permirent d’être réellement au service du prolétariat et des travailleurs et non l’inverse quand les masses servent de base de manoeuvre aux intrigues politiciennes réformistes et bourgeoises.

Le parti bolchevik, tout en fortifiant ces cellules dans les entreprises, soutenait résolument les initiatives à la base et la créativité de la classe ouvrière.

Les ouvriers, lors de la révolution de 1905, « véritable répétition générale » créèrent les soviets comme organismes de lutte.

Lénine et les bolcheviks, après février 17 qui avait vu resurgir les soviets comme véritables organes de double pouvoir à celui du gouvernement de Kerensky, se fixèrent la mission de conquérir la majorité des soviets (détenus en février par les mencheviks et leurs alliés), avec le mot d’ordre « tout le pouvoir aux soviets ! »

Lénine écrivait : « le gouvernement ne se préoccupait que d’une seule chose : renouveler secrètement les accords internationaux entre escrocs avec les capitalistes d’Angleterre et de France, freiner autant que possible et sans que cela soit visible, la révolution, tout promettre et ne rien tenir ».

« L’enseignement de la révolution russe, c’est que les masses laborieuses ne pourront s’arracher à l’étreinte de fer de la guerre, de la famine, du joug des grands propriétaires fonciers et des capitalistes qu’à condition de rompre complètement avec les partis socialiste-révolutionnaire et menchevik, de prendre conscience de leur rôle de trahison, de repousser toute entente avec la bourgeoisie, de passer résolument aux côtés des ouvriers révolutionnaires. »

Le travail sur le front pour appeler les soldats à refuser la guerre impérialiste était aussi une lutte pour gagner la petite paysannerie qui constituait l’essentiel des troupes.

En l’espace de 8 mois, les bolcheviks gagnèrent la majorité des soviets. La classe ouvrière avait su écraser le complot contre-révolutionnaire du général Kornilov, organiser la grève politique générale de masse, regrouper et appeler les masses ouvrières à l’insurrection et ainsi à la victoire de la révolution prolétarienne.

Les soviets devinrent les organes du pouvoir ouvrier et paysan comme forme de la dictature du prolétariat.

Le parti de type léniniste a démontré l’universalité de ses normes politiques et organisationnelles, comme instrument irremplaçable de la conquête des masses, afin d’orienter leur combat dans le processus révolutionnaire fait de flux et reflux, jusqu’à leur compréhension historique de la nécessité de la révolution socialiste.

Les partis sociaux-démocrates ont sombré dans la collaboration de classe et sont devenus des instruments de la dictature de la bourgeoisie, soutien actif du capitalisme et des guerres coloniales et impérialistes.

Travail des cellules d’usine, lien entre luttes économiques et politiques, luttes légales et illégales, politique résolue d’alliances de classes avec la paysannerie laborieuse et les nationalités opprimées sous la direction du prolétariat, telle est la voie victorieuse suivie par le parti bolchevik.

Seul un parti de type léniniste pouvait conduire à la victoire de la Grande Révolution Socialiste d’Octobre 17, à l’établissement de la démocratie pour tous les exploités, à la destruction de l’Etat bourgeois, à l’égalité entre nations, à l’édification du socialisme.

L’URSS a constitué la patrie de tous les travailleurs, la « base arrière de la révolution » (Staline), nul n’oubliera dans l’humanité progressiste son rôle primordial dans l’écrasement du fascisme allemand et japonais. En ce jour du 90éme anniversaire, nos vœux de combat internationalistes se tournent vers la classe ouvrière de Russie et vers nos camarades communistes dont l’exploit héroïque trace la voie comme hier pour la libération de l’humanité des guerres impérialistes, de l’exploitation, du joug du capitalisme.

VIVE LE PARTI DES BOLCHEVIKS !

VIVE LA GRANDE REVOLUTION SOCIALISTE D’OCTOBRE !

VIVE L’URSS !