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LUTTE POUR L’ÉCOLE PUBLIQUE, lutte pour la démocratie !

septembre 2010

Rentrée après rentrée,
« réforme » après réforme,
l’école publique
subit les attaques incessantes d’un
pouvoir chargé de répondre aux
besoins des monopoles : plus de
« compétitivité » par la loi de la
rentabilité appliquée au service
public d’éducation, plus de profits
par les privatisations, plus de soumission
par le formatage des esprits
et l’organisation du tri social.

Sous le ministre Chatel, ancien
DRH chez L’Oréal, ces injonctions
sont réalisées au pas de charge, à
travers le double levier des suppressions
de postes massives et des
contre-réformes structurelles qui
sapent les fondements du système
éducatif.

Suppressions de postes et
de missions : une vaste
entreprise de démolition
du service public
d’éducation

11 200 en 2008, 13 500 en 2009,
16 000 en 2010, encore 16 000 en
2011, … les chiffres des suppressions
d’emplois publics dans l’Éducation,
alors que le nombre d’élèves
augmente dans les établissements
scolaires, parlent d’euxmêmes
 : le processus est celui de
l’asphyxie accélérée de ce secteur
public, dont profite le secteur privé.
Les officines privées de soutien
scolaire pullulent (Acadomia est
désormais cotée en Bourse) ; les
capacités d’accueil de l’enseignement
privé religieux s’accroissent,
favorisées par la suppression de la
carte scolaire et les coups de pouce
budgétaires (en 2010, le nombre de
places aux concours de recrutement
des enseignants pour le Second
degré a plus que doublé dans
le privé, alors qu’il diminuait dans
le public).

Désormais, l’école à deux vitesses,
selon le modèle anglo-saxon, ne se
cache plus, et le ministre n’est nullement
gêné quand sont dévoilées
dans la presse ses fiches de recettes
envoyées aux Recteurs, pour faire
la chasse aux postes : plus d’élèves
par classe, fermetures d’établissements,
suppressions des dispositifs
d’aide (notamment les RASED en
primaire), précarisation du remplacement,
réduction des formations
en lycée, etc.

Comme dans tous les services publics
ainsi menacés, l’attaque
contre les postes entraîne la disparition
de missions, ou leur transfert
sur des salariés qui voient leur
charge de travail s’alourdir : ainsi
en est-il, par exemple, des missions
d’orientation, qui reviennent aux
enseignants, non formés pour cela,
alors que le nombre de Conseillers
d’orientation-psychologues recrutés
a chuté de 80% depuis 2005.

Des contre-réformes
dictées par l’OCDE et l’UE,
au service
de la classe capitaliste

En 1996, l’Organisation de coopération
et de développement économique
« qui aide les gouvernements
à répondre aux défis économiques,
sociaux et de gouvernance

 » (sic !), leur donnait l’objectif
à se fixer : « Le rôle des pouvoirs
publics, en matière d’éducation,
consiste à assurer l’accès à
l’apprentissage de ceux qui ne
constitueront jamais un marché
rentable et dont l’exclusion de la
société s’accentuera à mesure que
d’autres vont continuer de progresser

 ». Le pouvoir sarkozyste
applique à la lettre ces consignes,
en enchaînant des contre-réformes
qui visent une baisse quantitative et
qualitative des moyens alloués à
l’école publique. Il s’agit bien,
pour la classe dominante, de créer
une école au rabais, pour stopper
(et même faire reculer) toute démocratisation
de l’accès au savoir et à
l’intelligence, tout en se ménageant
les moyens nécessaires à la fabrication
de ses élites (le « marché rentable
 »).

Ainsi a-t-elle mis en place, sur
injonction de Bruxelles, le « socle
commun »
et son « livret de compétences
 », véritable machine à décerveler,
à formater et à trier, en
développant uniquement les savoirfaire
« utiles » aux monopoles
(notamment à travers les deux piliers
de « compétences comportementales
 » dans le « socle commun
 »), au détriment du savoir et
de la réflexion.

Les réformes des lycées généraux,
techniques et professionnels
programment
une réduction de l’offre
d’enseignement, en ciblant en particulier
tout ce qui pourrait développer
l’esprit critique du futur
travailleur (l’histoire-géographie,
ou les sciences économiques et
sociales, par exemple).

La réforme dite de
« masterisation »
, qui consiste à
recruter les enseignants au niveau
Master (bac + 5), puis à les placer
sans formation à temps plein devant
des classes (en supprimant au
passage les Instituts de formation
des maîtres), va faire des ravages,
non seulement sur la qualité de
l’enseignement dispensé, mais
aussi sur le devenir du statut d’enseignant
fonctionnaire, que le pouvoir
rêve de remplacer par le recours
généralisé à la précarité.

Quant à la dernière lubie du ministre,
expérimentant dans une centaine
d’établissements la formule
« Cours le matin, sport l’après-midi

 », sous prétexte de rythmes
scolaires améliorés, elle relève de
la même logique d’appauvrissement
et de ségrégation : l’expérience
allemande l’a montré, en cas
de généralisation et dans un
contexte de restrictions budgétaires,
ce sont finalement les familles
qui devront financer les activités de
l’après-midi, et on sait ce qu’il
adviendra des enfants de milieux
populaires qui ne seront pris en
charge par l’école que le matin.

La défense de l’école
publique, axe fort de la
bataille pour la démocratie
On le voit, les terrains de lutte en
faveur du service public d’éducation
sont nombreux, mais il est
impératif de ne céder sur aucun,
car tous répondent à une même
volonté des gouvernants du système
capitaliste : faire plus que
jamais de l’école un des rouages de
la dictature de classe, et lui extirper
tout ce qui pourrait la transformer
en outil de résistance pour la classe
des opprimés.

C’est pourquoi l’URCF engage ses
militants à se tenir aux avant-postes
de cette bataille, et à rappeler
qu’elle ne trouvera d’issue durable
dans la victoire que sous un
autre régime, ayant aboli le système
d’exploitation capitaliste : le
socialisme.