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LA FRANCE IMPÉRIALISTE ET LE NOUVEL ORDRE MONDIAL

dimanche 1er mai 2011

La crise du capitalisme aiguise les rivalités entre les grandes puissances impérialistes qui recourent à la guerre pour la domination directe des pays par les monopoles, l’exploitation de leurs travailleurs, le contrôle des marchés et des matières premières, l’éviction des concurrents et la répression contre toute forme de résistance des peuples. On assiste ainsi à de nouvelles ingérences et colonisations, en violation des conventions sur la guerre et du droit international.

En aidant Alassane Ouattara, candidat soutenu et déclaré “vainqueur des élections” en Côte d’Ivoire par le FMI et la “communauté internationale”, à renverser le Président Gbagbo qui n’acceptait pas la mainmise totale sur son pays par les multinationales monopolistes, l’impérialisme français, qui s’engage ainsi dans un troisième conflit, renoue avec le colonialisme à visage découvert. Gbagbo, fondateur du Front Populaire Ivoirien, fut un opposant résolu au régime d’Houphouët-Boigny. Si sa politique n’était pas en rupture totale avec le système de la Françafrique, ni avec l’ethnicisme incarné dans le concept d’ “Ivoirité”, il a tenté néanmoins de préserver l’unité du pays. Avec l’aval de l’ONU, les troupes françaises, qui ont bombardé la Présidence de la République, pris le contrôle de l’aéroport et le siège de la radio-télévision, jusqu’à kidnapper Gbagbo, ont été à l’avant-garde de l’assaut des mercenaires de Ouattara qu’ils ont guidés jusqu’au palais présidentiel. Alors que la résolution de l’ONU du 30 mars autorisait la force multinationale à détruire les armes lourdes pour protéger la population civile, seules les armes lourdes des forces du Président Gbagbo étaient détruites, de la même façon qu’en Libye, les chars et les canons des “rebelles” sont épargnés bien qu’ils fassent des victimes dans la population non-combattante.

La guerre contre la Libye a pour objectif la mainmise sur le pétrole (la rébellion a été créée par la CIA dans les zones pétrolifères), mais elle vise aussi à stopper le processus révolutionnaire qui a déjà permis de renverser les chefs de la bourgeoisie compradore en Egypte en en Tunisie, et s’étend au Yemen, à Bahreïn, en Jordanie, au Burkina Faso.

Si l’impérialisme dispose d’armes sophistiquées et des ressources financières conséquentes pour mener ses guerres d’agression, et surtout, a les mains beaucoup plus libres depuis la disparition du camp socialiste, la résistance des peuples qui savent qu’ils se battent pour ne pas être esclaves, entrave ses desseins. Ainsi, l’enlisement, qui est réel en Irak et en Afghanistan, est annoncé comme possible en Libye même dans le discours officiel.

Vis-à-vis de l’opinion publique, des campagnes de diabolisation furent menées par les médias aux ordres, présentant comme étant dans l’ordre des choses que Gbagbo et Kadhafi quittent le pouvoir. On ne s’est cependant pas trop attardé sur les massacres commis par le camp de Ouattara, comme à Duékoué, bien que Mme Clinton se soit vue obligée d’appeler son protégé à la retenue.

L’union sacrée est aussi de mise au niveau des partis politiques traditionnels, depuis les va-t-en-guerre de l’UMP et du PS jusqu’à la “gauche de la gauche” qui, entre deux larmes sur le sort des peuples, prend parti contre les “dictateurs” et vote pour l’intervention armée au lieu de mobiliser les travailleurs de France contre la guerre.

A contre-courant, les tracts de l’URCF, dénonçant les dépenses militaires ruineuses alors que le pouvoir sarkozyste ferme des hôpitaux, des écoles, gèle les salaires des fonctionnaires, ont été très bien accueillis dans la population, car ils mettent en accusation le système capitaliste en crise qui entraîne le monde dans la spirale de la guerre, de l’exploitation et de la misère.

Il est inconcevable qu’aucune mobilisation de grande ampleur contre la guerre n’ait lieu en France, ce qui souligne l’urgence pour les forces communistes d’agir en commun et d’accélérer le processus de construction du parti communiste. Seul le socialisme permet d’en finir avec l’exploitation et les guerres. La contre-révolution en URSS a permis que le conseil de sécurité de l’ONU soit totalement instrumentalisée et transformée en machine de guerre, alors que les pays socialistes parvenaient à y défendre le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.

A présent, des préparatifs de guerre et de contre-révolution visent d’autres pays qui résistent à l’impérialisme : Iran, Syrie, Cuba, Corée... Les communistes soutiennent la résistance des peuples contre l’impérialisme.

L’URCF appelle au retrait des troupes françaises d’Afghanistan, de Libye et de Côte d’Ivoire.

Retrait de la France de l’OTAN, pas un sou pour la guerre !