Accueil > France > Années 2012 - 2013 > Présidentielles : BOYCOTT !

Présidentielles : BOYCOTT !

samedi 11 février 2012

Le capitalisme broie nos vies !

Ni austérité de droite, ni austérité de "gauche" : BOYCOTT !

Malheureusement, pour les
travailleurs, pour tous ceux
qui vivent de leur travail ou
de leur retraite, pour la masse de la jeunesse,
les élections présidentielles ne
sont guère porteuses de perspectives
même partielles

Ni Sarko…

Dans le pays, domine un rejet massif de
Sarkozy et de sa politique. Force est de constater
que ce qui provoque un tel rejet, c’est
bien concrètement certaines conséquences du
caractère de classe de la politique mise en
place. Scandales politico-financiers, arrogance
de nouveaux riches, pluie de mesures
pour conforter les détenteurs de la fortune au
détriment de ceux qui n’arrivent pas à joindre
les deux bouts, soutien financier massif
aux banques et au patronat, offensive permanente
contre les droits des travailleurs et le
pouvoir d’achat, politique étrangère alignée
sur l’impérialisme américain et multipliant
les interventions militaires… ; la liste serait
longue des sujets de mécontentements.
Même les médias de la grande bourgeoisie et
de l’État prennent en compte ce rejet. Mais
l’astuce consiste à le dépolitiser en utilisant le
caractère quasiment monarchique et autoritaire
de la Constitution gaulliste au demeurant
aggravé : face au mécontentement, on
joue sur une personnalité particulièrement
insupportable et sur le discrédit personnel
du Président sortant pour mieux dédouaner
et continuer sa politique.

… ni les François.

Par là on se prépare, s’il le faut, à l’alternance,
au changement de « personnel » que
constituerait l’élection de François Hollande
ou de François Bayrou. Car au fond, la politique
proposée par les deux prétendants est
fondamentalement la même que celle de Sarkozy
 : il est significatif que Hollande et le PS,
d’un côté, Bayrou de l’autre, ne proposent
pas même l’abrogation de l’ensemble des
mesures réactionnaires adoptées pendant ce
quinquennat (et les précédents) : sur les retraites,
sur la politique de démantèlement de
la Fonction publique, sur les réformes de la
justice, de l’administration territoriale, de
l’Éducation nationale. Certes des points de
détail les opposent – pendant la campagne
électorale tout au moins. Mais sur le fond,
Hollande et le PS, comme Bayrou, partagent
avec Sarkozy la même vision, la même approche
de classe de la politique à mener :
légitimation de la « dette » - concrètement du
financement du capital financier par les travailleurs
-  ; nécessité « d’économie » - c’est-àdire,
entre autres, poursuite de la casse de la
Sécurité sociale, de l’hôpital public, des retraites
réelles – ; poursuite des exemptions
patronales en matière de « charges salariales
 » - en réalité amputation des salaires indirects
- , tandis que les salaires directs seront
bloqués au nom du coût du travail. Et Hollande
comme Bayrou ont soutenu l’agression
contre la Libye, soutiennent l’expédition militaire
en Afghanistan, et s’apprêtent à soutenir
ou à organiser, s’ils étaient élus, des
agressions militaires contre la Syrie et l’Iran.

S’opposer
réellement à Le Pen

En fait les électeurs ont à choisir entre
trois candidats qui présentent un même programme
politique avec des nuances à la
marge pour attirer les segments du marché
de l’électorat qu’ils visent, comme le font les
services marketing des entreprises capitalistes.
C’est le programme du capital monopoliste
et de l’oligarchie financière qu’expriment
les directives et les institutions de l’Union
Européenne et qu’applique avec zèle
l’État français.

La crise du capitalisme connaît un aiguisement
sans précédent depuis la seconde
guerre mondiale, se traduisant, en France
comme dans tous les autres pays capitalistes,
par une paupérisation accrue des travailleurs,
des couches moyennes et même des
professions indépendantes. Le capitalisme
arrive à l’épuisement de ses capacités d’adaptation
à la crise systémique qu’il traverse.

Dans ce contexte, Hollande comme Bayrou,
en étant inféodés au FMI, à l’UE, prouvent
qu’ils sont les candidats, eux aussi, du grand
Capital. Non seulement ils ne constituent pas
une alternative politique à Sarkozy, mais ils
participent du même danger de voir se développer
un courant néo-fasciste, incarné par
Marine Le Pen, dont la démagogie tous azimuts
est destinée à capter le soutien de certains
milieux sociaux désespérés par la crise
en l’absence d’alternative politique.

Car s’opposer à la montée « lepéniste »,
au fascisme, ce ne peut être se rallier à
un vote d’autant plus inutile que, les
mêmes causes produisant les mêmes
effets, il ne peut que nourrir la pourriture
sur laquelle fleurit le fascisme.

S’attaquer au capitalisme

L’alternative politique ne peut être envisagée
que d’un seul point de vue : la crise est
celle du capitalisme comme mode de production
et comme formation économico-sociale.
On ne peut donc pas en sortir sans rompre
avec le système qui est en crise, à savoir le
capitalisme ! Cela ne renvoie pas au « Grand
Soir », mais bel et bien au rassemblement
populaire autour de la classe ouvrière, qui
doit se construire à partir des aspirations des
masses et des luttes anti-monopolistes capables
de préparer les travailleurs au combat
difficile contre la bourgeoisie, pour la victoire
du socialisme qui plus que jamais est à l’ordre
du jour.

Le Front de Gauche tourne
le dos à la rupture
nécessaire

C’est en fonction de cela que nous ne pouvons
donner caution au Front de Gauche.
Car celui-ci continue de véhiculer le mythe
du PS, à « gauche », ce qui sous-entend qu’il
admet de gouverner avec ce parti et qu’il
tourne le dos à la perspective de rupture avec
le capitalisme, ce que démontre clairement
son programme : confusions sur les nationalisations,
propositions infantiles sur le
contrôle de la BCE et le maintien de l’Euro,
maintien du carcan de l’UE au nom de la
mythique « Europe Sociale », l’Arlésienne de
la politique ! Tout se résume à l’idée d’un
partage plus équitable, qui laisse intacte la
propriété capitaliste ! Quant à la politique
extérieure, le Front de Gauche, après avoir
soutenu dans les faits l’agression contre la
Libye, appelle à des sanctions contre la Syrie
et contre l’Iran, et couvre les préparatifs de
guerre à condition que ce ne soit pas l’OTAN
en tant que tel mais les pays européens
 ! Cautionner ces positions, ce serait
semer de graves illusions parmi les travailleurs,
illusions vite transformées en amertume,
faisant là encore le lit du néo-fascisme.

Le boycott doit être la
réponse préparant l’avenir

Dans ces conditions, l’URCF appelle les
travailleurs, les démocrates, à se prononcer
pour le boycott, tout en préparant les mobilisations
pour s’opposer aux politiques qui
s’annoncent, destinées à faire payer la crise
aux masses populaires. L’ampleur du mouvement
de boycott peut et doit affaiblir les
gouvernements à venir, car à court terme, et
dans la perspective de la construction du
vaste mouvement anticapitaliste nécessaire
que nous avons évoqué plus haut, l’objectif
révolutionnaire immédiat, c’est un pouvoir
faible, privé de légitimité populaire.

AXES DE LUTTES

- Abrogation de la Constitution
anti-démocratique de 1958 et
convocation d’une Assemblée
Constituante élue à la proportionnelle,
impulsant un vaste débat
pour une participation populaire à
la rédaction d’une nouvelle Constitution.

- Retrait de l’Union européenne, de
l’OMC et du FMI, récupération de
la souveraineté.

- Reconstitution du secteur nationalisé
bradé depuis 1988, et son extension
sous contrôle des travailleurs
avec reconstruction du secteur
productif.

- Satisfaction des principales revendications
populaires en matière de
salaires, d’emploi, de santé, d’éducation…

- Opposition à toute guerre impérialiste,
retrait de l’OTAN, politique
de paix, de désarmement et de solidarité
et coopération avec les
peuples en lutte contre l’impérialisme.

L’avenir réside dans les luttes et le socialisme !