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MÉLENCHON et LE RÊVE GÉNÉRAL DU LIVRE ROUGE

lundi 9 avril 2012

« L’humain d’abord ! Partage des richesses
 ! Reprendre le pouvoir aux banques
et aux marchés financiers, planification
écologique, la République pour
de vrai !
 »

S’affranchir du Traité de Lisbonne
sans faire mention du Traité de
Maastricht…

Un rêve général porté par le Front de
gauche (FDG), une alternative au parti
socialiste pour contrer la révolution. Un
capitalisme à visage humain. « L’humain
d’abord
 » est un mot d’ordre conciliateur
entre le patronat et les ouvriers exploités,
une sorte de partenariat social. « Partager
les richesses », « la France est plus riche
que jamais
 », plus elle est endettée, plus
elle est riche, 1 600 milliards de dette,
mais 84 milliards de profits en 2011 pour
les entreprises du CAC 40. Les richesses
ne sont-elles pas déjà partagées ? D’un
côté les salaires, à qui le Capital demande
d’assumer le payement des garanties sociales
avec l’augmentation de la TVA sociale
ou de la CSG et de l’autre le profit
dont la soif est insatiable. La proposition
de FDG pour le SMIC à 1700 euros, au
prix de 5 points d’inflation selon Mélenchon,
sans aucun contrôle sur les profits.

Tout doit aller pour le mieux dans le
meilleur des mondes, on nous promet un
« contrôle social des banques », les moins
rentables cela va sans dire, mais, Mélenchon
nous l’assure, il appartiendra à la
BCE d’assumer la résorption du chômage
 ! Un capitalisme social qui renonce
à la logique du profit, un monde rose
bonbon qui rejette les patrons voyous, les
méchants, pour ne garder que les bons.
Comment imaginer qu’une banque privée
comme la BCE pourra agir pour l’emploi
et les salaires contre les délocalisations et
la spéculation ?

Comment peut-on soustraire la France
des organismes de l’UE, des pilleurs internationaux
comme le FMI, en s’appuyant
sur des gouvernements capitalistes
qui n’ont pour règle qu’un seul objectif,
le profit individuel et privé des plus
grosses sociétés monopolistes et financières
 ? Il faut, selon Front de gauche, planifier
 ! Autrefois, quand on parlait de planification,
on pensait à la planification économique
— comme en URSS- , aujourd’hui,
Mélenchon n’évoque la planification
que sous l’angle écologique. Peu
importe, la sixième République sera une
République pour de vrai ! Alors prenez le
pouvoir ! Tel est le mot d’ordre lancé par
Mélenchon. S’agit-il de remplacer à l’occasion
de l’élection présidentielle des individus
par d’autres pour diriger l’État ?
Dans une entreprise, lorsque l’on change
le patron, le rapport d’exploitation des
travailleurs reste le même !
Quand bien même on changerait l’organisation
du travail, le principe de l’extraction
de la plus-value ne serait pas ébranlé
 !

Alors peut-on parler d’une sixième
République en faisant l’impasse sur les
luttes et les revendications qui justifient
l’irruption des masses sur le terrain démocratique,
par le moyen de la démocratie
directe. La lutte pour la mise en place
d’une Constituante, n’en déplaise à J-L.
Mélenchon, prend l’aspect de comités
populaires dans les quartiers et les entreprises,
leur objectif étant d’obtenir le
maximum de droits démocratiques, la
proportionnelle intégrale, l’égalité d’accès
aux médias d’Etat, la déprofessionnalisation
de la vie politique [le fait que les parlementaires
restent des salariés pendant
leur mandat], et le droit de révocation des
élus qui trahissent leurs engagements.

Une Constituante se réalise avec des objectifs
de lutte basés sur l’expression des
besoins. Cet objectif est assumé par
l’URCF avant pendant et après les élections
présidentielles, car il est indissociable
de la révolution socialiste.

L’appropriation sociale des moyens de
production et d’échange, avec la planification
démocratique de l’économie, représente
les vrais objectifs révolutionnaires.

Un rêve ? Peut-être, mais celui-là
n’est pas séparé de son évolution vers la
réalité, plus proche que ce que la gauche
réformiste, avec son projet altercapitaliste,
ne se l’imagine. Alors inutile d’essayer
de produire du rêve tout en rendant
sa réalisation impossible : l’expression
des besoins sociaux aura tôt ou tard raison
des illusions réformistes, politiciennes
et dangereuses qui visent à pérenniser
le pouvoir du Capital. La colère qui
aujourd’hui exprime un rejet du pouvoir
de Sarkozy, sous-entend le rejet de ce qui
l’anime, le rejet du capitalisme, et aspire à
la révolution socialiste !